L'écotaxe est morte et enterrée. Le gouvernement a décidé de la remplacer au 1er janvier 2015 par un "péage de transit" pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes, limité à 4.000 km de routes. En Alsace, l’A35 et la D83 seront payantes pour les poids lourds.
Le "péage de transit" pour les poids lourds prévu par le gouvernement pour remplacer l'écotaxe rapportera "500 millions" d'euros par an, soit environ deux fois moins que le dispositif initial, a précisé lundi la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Le remplacement de l'écotaxe, fortement contestée en Bretagne, par un péage concernant 4.000 kilomètres de routes au lieu des 15.000 kilomètres prévus dans le système initial, est une "solution à la fois équilibrée et de bon sens", a estimé la ministre sur France Inter. Ce péage poids lourds concernera, à partir du 1er janvier 2015, "les grands axes de transit sur lesquels circulent plus de 2.500 camions par jour" et rapportera "500 millions" par an, a-t-elle ajouté, soit des recettes près de deux fois moins importantes que celles escomptées de l'écotaxe.
Les réactions en Alsace
L'interview d'Yves Bur, maire (UMP) de Lingolsheim
Ce principe permet d'"épargner complètement" la Bretagne, a assuré la ministre de l'Ecologie, seul l'axe nord-sud Nantes-Saint Lô étant concerné par ce péage. "Ce que ne voulaient pas les producteurs agricoles, ce sont les axes est-ouest car ce sont des axes intérieurs de transport de productions agricoles, et c'est vrai que c'était inapproprié de taxer des petits circuits", a-t-elle fait valoir.
La ministre a par ailleurs confirmé que les sociétés d'autoroute seraient "amenées à participer (...) avec leurs bénéfices" au financement des grandes infrastructures tout en écartant l'idée d'une "taxe supplémentaire, car je ne veux pas que les tarifs autoroutiers augmentent". Cela doit se faire de "façon contractuelle" avec ces sociétés, a-t-elle assuré. Elle a par ailleurs confirmé l'entrée de l'Etat dans le capital d'Ecomouv, la société chargée de collecter les recettes, pour "contrôler le dispositif" en raison du "contrat assez exorbitant qui avait été conclu par le gouvernement Fillon".
Mme Royal n'a pas précisé à quelle hauteur entrerait l'Etat: "On verra, c'est la Caisse des dépôts qui va participer à ce capital".