Wittelsheim : le collectif Destocamine "scandalisé" par les dispositions de Ségolène Royal

Le collectif Destocamine reste inquiet malgré les déclarations de la ministre de l'écologie, la semaine dernière. Elle avait annoncé le retrait du mercure contenu dans les déchets enterrés à Wittelsheim. Insuffisant pour le collectif qui craint toujours une pollution massive de la nappe phréatique.

Dans le dossier Stocamine, ces déchets industriels enterrés à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, la décision de Ségolène Royal, annoncée la semaine dernière, ne satisfait pas le collectif Destocamine qui le fait savoir aujourd'hui dans un communiqué. La ministre de l'écologie avait en effet déclaré que l'exploitant ne retirerait que le mercure contenu dans les déchets enterrés, et encore, pas en totalité. Selon le collectif, le reste devrait alors polluer inévitablement la nappe phréatique, qui est la plus importante d'Europe.

Dans son communiqué, le collectif se dit "scandalisé" par la décision de Ségolène Royal : "L’Etat demande à l’exploitant de retirer 93 % du mercure contenu dans les déchets ce qui consiste en réalité à retirer 11 % des 44 000 tonnes stockés sous nos pieds. Les 89 % restants seront définitivement confinés par de la bentonite qui ne fera que retarder la pollution inéluctable de la nappe phréatique". Selon le collectif, la nappe phréatique sera donc polluée par 39 160 tonnes de déchets hautement toxiques, même dissous dans l’eau.

Le collectif demande donc le déstockage des 44 000 tonnes, c'est-à-dire la remontée de la totalité des déchets.


Un peu d'histoire...
Ouvert à la fin des années 1990 à 500 mètres sous terre dans une ancienne mine de potasse près de Mulhouse, Stocamine a connu en 2002 un incendie qui a interrompu son activité. Il constituait le seul centre de stockage en France des déchets les plus dangereux.

Après une dizaine d'années d'inaction, l'Etat avait opté fin 2012 pour un scénario de fermeture du site avec un enfouissement définitif des déchets, mais prévoyant le retrait préalable de plus de la moitié de la masse de mercure contenu dans les déchets mercuriels et arséniés.

Ce projet avait suscité une levée de boucliers tant de la part des élus locaux que de collectifs, pointant du doigt le risque de contamination de la nappe phréatique par les déchets voués à rester enfouis, et poussant le gouvernement à lancer une nouvelle concertation en 2013.

Le nouveau scénario, présenté par Ségolène Royal, ministre de l'écologie en août 2014, demande à l'exploitant de retirer "un maximum de déchets mercuriels et arseniés soit jusqu'à 93% du mercure contenu", tout en prévoyant un projet "de repli" en cas de difficultés techniques, avec un retrait moindre mais "d'au moins 56% du mercure contenu dans les déchets". Les déchets considérés comme les moins dangereux resteront enfouis et devront faire l'objet de mesures de confinement.

A noter qu'en juin 2014, la Cour des comptes avait déploré les atermoiements de l'Etat dans ce dossier, estimant que l'absence de prise de décision avait déjà coûté 45 millions d'euros au contribuable et qu'elle coûtait 5,5 millions de plus chaque année.

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