Le groupe Mobilier européen (enseignes Fly, Atlas, Crozatier) a été placé mercredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Mulhouse.
"Le juge a confirmé le placement en redressement judiciaire" du groupe, a indiqué une chargée de communication de la direction du numéro quatre français de la vente de meubles, qui emploie 3.800 personnes
Manifestation des salariés mercredi matin
Une centaine de salariés du groupe Mobilier européen (Fly, Atlas, Crozatier), qui pourrait perdre 900 emplois, ont manifesté leur colère jeudi matin avant l'examen à Mulhouse de la demande de redressement judiciaire du groupe.Partis depuis le siège de Kingersheim (Haut-Rhin), les salariés ont mené une opération escargot avant de rejoindre vers 10 heures le TGI de Mulhouse, a indiqué Sandra Ragon, déléguée CFDT. Devant le tribunal, les salariés ont dénoncé le "sacrifice" de leurs emplois, avant l'audience prévue à la chambre commerciale appelée à examiner la demande de placement en redressement judiciaire de Mobilier européen (3.800 emplois), numéro 4 français de la vente de meubles, en difficulté.
"2.300 salariés en liquidation à prix sacrifiés - Atlas, Fly, Crozatier", pouvait-on lire sur une banderole brandie par des salariés, nombreux à arborer des T-shirts avec le nom de leur enseigne, a indiqué Mme Ragon. Plusieurs membres de la direction, dont le coprésident de Mobilier européen, Philippe Rapp, se sont déplacés au TGI de Mulhouse pour appuyer leur demande de redressement. "Au total, entre 800 et 900 emplois sont menacés", a révélé M. Rapp dans un entretien paru mercredi dans les Dernières Nouvelles d'Alsace. "Sur les 101 magasins que nous exploitons en France, 57 font l'objet d'une ou plusieurs offres", soit 1.211 salariés, a-t-il précisé.
"Malgré tout (...) un emploi qui n'est pas sauvé est un échec", a souligné le dirigeant. "La famille Rapp ne se désengage pas. Nous allons faire en sorte que l'enseigne puisse continuer à vivre. Mais d'autres que nous vont développer les trois marques, Fly, Crozatier et Atlas, en France et à l'étranger", a dit M. Rapp. Douze candidats ont manifesté leur intérêt à la reprise des enseignes du groupe Mobilier européen, qui pourrait être placé en redressement dès mercredi, a indiqué M. Rapp.
Treize candidats à la reprise de Mobilier européen (direction)
Treize candidats ont manifesté leur intérêt à la reprise du groupe Mobilier européen (Fly, Atlas, Crozatier) qui pourrait être placé en redressement judiciaire mercredi à Mulhouse. "Le périmètre de reprise s'établit à treize offres", a indiqué une responsable de la communication de la direction de Mobilier européen sans plus de précision dans l'immédiat sur les repreneurs potentiels. Les offres présentées par la direction au personnel, permettraient "potentiellement" de sauver 1.211 emplois sur 1.818, a rapporté une source syndicale. Au siège du groupe, à Kingersheim, seuls 50 des 330 salariés pourraient être repris, a-t-on précisé de même source.Les repreneurs ont jusqu'au 7 octobre pour confirmer leurs marques d'intention et faire une offre définitive, a indiqué Sandra Ragon, délégué CFDT au siège. D'ores et déjà, une reprise "à la découpe" se profile pour le numéro 4 français de la vente de meubles, aucun candidat n'ayant manifesté son intérêt à une reprise globale du groupe, a précisé Mme Ragon.
Le groupe, qui emploie 3.800 salariés pourrait être placé en redressement judiciaire mercredi par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse. Une centaine de salariés ont prévu de se rassembler devant le tribunal qui devrait préciser les noms des repreneurs potentiels, et le nombre de magasins susceptibles d'être sauvés. En juin, Mobilier Européen avait obtenu une procédure judiciaire de sauvegarde, afin de réorganiser ses activités. Ce groupe familial d'origine alsacienne gère quelque 200 magasins, principalement en France, dont la moitié environ sont franchisés. Le groupe comprend 2.147 salariés et les magasins franchisés comptent 1.600 salariés. Il a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 744 millions d'euros.
Mobilier européen est confronté depuis plusieurs années à la crise du marché du meuble, ainsi qu'à une concurrence féroce de géants comme Ikea et de sites internet comme leboncoin.fr.