Une plaque mémorielle a été dévoilée le 5 décembre au Struthof, dans le camp où 22 000 personnes sont mortes. Le nouveau monument a été érigé pour rappeler que certains ont été déportés parce qu’ils appartenait à un ordre maçonnique.
Au mémorial du Struthof, les prénoms des franc-maçons déportés sont égrainés un à uns. Le moment est solennel : une nouvelle plaque commémorative est inaugurée, devant les différentes obédiences maçonniques de France et d’Allemagne, en mémoire de leurs frères et sœurs morts en déportation.
Christophe Habas, grand maître au Grand Orient de France, était présent à la cérémonie. « [Les franc-maçons] ont participé activement aux différents mouvements de résistance et certains ont même créé un mouvement de résistance spécifiquement maçonnique, donc un des protagonistes a été déporté dans ce camp. Heureusement, il a survécu. »
Mille franc-maçons morts au Struthof entre 1941 et 1944
Le 27 juin 1940, quelques jours après la victoire des nazis, les premiers temples maçonniques sont pillés, les francs-maçons listés. Frédérique Neau-Dufour, directrice du centre européen du résistant, raconte : « Dès sa mise en place, le régime de Vichy va s’en prendre à tous ceux qui représente une menace pour sa devise, « travail, famille, patrie » (…) En premier lieu, il vise les franc-maçons, puisque, dès août 1940, sont prises des décisions pour interdire les sociétés secrètes. Peu à peu, ils en arrivent à arrêter les franc-maçons, à les lister et diffuser cette liste en 1941 ».Même si le nombre exact reste difficile à déterminer car officiellement déportés pour des raisons politiques, au moins un millier de franc-maçons seraient morts dans les camps de la Seconde Guerre mondiale. Entre sa construction, en mai 1941 sur la commune de Natzweiler, et sa libération en novembre 1944, le Struthof a entraîné la mort 22 000 déportés.