Une vaste opération policière a eu lieu lundi soir dans le quartier du Neudorf à Strasbourg, au niveau de la rue de Prague. La présence d'Abdeslam Salah, l'homme le plus recherché de France qui fait l'objet d'un avis de recherche dans le cadre des attentats à Paris, y avait été signalée.
Il s'agissait d'une fausse alerte.
Vers 15h30, un témoin aurait identifié Abdeslam Salah, au moment où ce dernier entrait dans un immeuble de la rue de Prague, en milieu d'après-midi. Des dizaines de policiers de la Direction Interrégionale de la Police judiciaire se sont postés devant l'immeuble, avenue du Rhin. Vers 17h30, l'immeuble a été partiellement évacué et les habitants ont été rassemblés dans le gymnase Aristide Briand tout proche. Des boissons et de la nourriture ont été servies à une cinquantaine de personnes, dont des enfants.
Pendant ce temps, les équipes du Raid ont inspecté les appartements de l'immeuble qui était éclairé par de puissants projecteurs. Par les fenêtres, on pouvait apercevoir les faisceaux des lampes-torche des policiers en train de fouiller les logements. Après cinq d'heures d'investigations, le dispositif a été levé. Il s'agissait d'une fausse alerte, "mais on ne peut pas ne pas vérifier toutes les informations qui nous parviennent", estimait l'un des responsables de la police de Strasbourg.
Selon le témoignage d'un habitant de l'immeuble, l'évacuation des locaux s'est passée dans le calme. Un autre témoin, qui était dans une salle de sport proche de l'immeuble, relate l'arrivée des policiers. Il raconte qu'il a vu arriver une quinzaine de véhicules de police, évoque "une grande armada". Les forces de l'ordre ont confiné les gens présents dans cette salle de sport. Ils n'ont pu en sortir qu'à la fin de l'intervention.
Nos journalistes présents sur place témoignent d'une ambiance plutôt calme malgré cette forte présence policière. Tous les habitants de l'immeuble n'avaient d'ailleurs pas été évacués.
Après les attentats, Hollande veut "détruire" l'organisation État islamique
Après le choc, la riposte: contre "le terrorisme de guerre" qui a ensanglanté Paris, François Hollande a promis lundi de "détruire" l'organisation jihadiste État islamique (EI), tandis que la traque d'un suspect-clé s'intensifie. Les enquêteurs ont aussi dans leur viseur un jihadiste belge qui vivrait en Syrie, Abdelhamid Abaaoud, dont ils n'excluent pas qu'il soit "l'inspirateur" des attentats du 13 novembre, les plus sanglants de l'histoire du pays avec 129 morts et 352 blessés près du Stade de France, dans la salle du Bataclan et dans plusieurs bars et restaurants de la capitale.
"Les actes de guerre de vendredi ont été décidés et planifiés en Syrie, préparés et organisés en Belgique, perpétrés sur notre sol avec des complicités françaises", a affirmé le président Hollande. Devant le Congrès réuni à Versailles, le chef de l'État a affiché sa détermination à "détruire" l'EI qui a revendiqué la tuerie. Il a annoncé des effectifs supplémentaires dans les forces de l'ordre et la justice et envisagé la création d'une "garde nationale" de r
Salah Abdeslam traqué
Lundi, l'enquête s'est accélérée, notamment du côté des ramifications belges. Deux suspects ont été inculpés à Bruxelles pour "attentat terroriste", mais une vaste opération dans le quartier populaire bruxellois de Molenbeek n'a pas permis d'appréhender un suspect-clé des attaques, Salah Abdeslam, toujours traqué. Ce dernier, 26 ans, a loué une Polo noire immatriculée en Belgique retrouvée garée devant le Bataclan, où 89 personnes ont péri.
Les enquêteurs pensent qu'il a formé avec son frère Brahim, qui s'est fait sauter boulevard Voltaire, l'équipe qui a criblé de balles les terrasses de restaurants, avant d'être exfiltré après avoir appelé des complices en Belgique. Un conducteur muni des papiers d'identité de Salah Abdeslam a été contrôlé samedi par des gendarmes français non loin de la frontière belge, mais il a pu poursuivre sa route, n'étant pas encore recherché. Selon les enquêteurs, Salah Abdeslam a côtoyé Abdelhamid Abaaoud, jihadiste belge de 28 ans, soupçonné d'être le commanditaire d'attentats projetés en Belgique par une cellule jihadiste et recherché depuis janvier.
"L'ennemi n'est pas hors d'atteinte"
Quelques 168 perquisitions ont été menées dans la nuit de dimanche à lundi dans les milieux islamistes, 104 assignations à résidence prononcées, 23 interpellations réalisées et 31 armes saisies. A Strasbourg, un immeuble a été passé au peigne fin par des policiers lundi soir, à la suite du signalement de la présence d'un homme présentant de fortes ressemblances avec Salah Abdeslam. Sans résultat.