Le Premier ministre français Manuel Valls a jugé dimanche "inacceptable" la "méthode" employée par le groupe de matériel ferroviaire français Alstom
qui veut arrêter sa production de trains à Belfort, à la veille d'une réunion à ce sujet lundi matin à l'Elysée.
Une "phase de négociation"
Outre le chef de l'Etat et le chef du gouvernement, le ministre de l'Economie Michel Sapin, le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue et le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies seront présents, selon la même source, confirmant une information du Journal du dimanche."La méthode employée par Alstom est inacceptable. Nous l'avons dit cette semaine aux dirigeants (...) On ne peut pas prendre de telles décisions ainsi", a déclaré M. Valls lors du "Grand rendez-vous" organisé par la radio Europe 1, la chaîne iTELE et le quotidien économique Les Echos.
"Inacceptable" pour Valls
"Nous avons déjà sauvé Alstom et nous pouvons encore sauver Alstom, à condition que les dirigeants jouent pleinement leur rôle", a lancé le Premier ministre. L'Etat est actionnaire à hauteur de 20% du capital de l'entreprise.Le PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge avait été convoqué à Bercy jeudi pour se voir imposer "une phase de négociation". Il y avait été sermonné par le ministre de l'Économie, Michel Sapin, et son nouveau secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue, qui "lui ont fait part de leur incompréhension du caractère soudain et non concerté de cette annonce", avait indiqué Bercy dans un communiqué.
Le PDG d'Alstom sermonné à Bercy
Hors de question pour l'exécutif d'entériner ce scénario à quelques mois de la présidentielle. D'autant plus que l'État siège depuis février au conseil d'administration d'Alstom et qu'il possède 20% des droits de vote. L'entreprise, confrontée à une pénurie de commandes, prévoit de transférer saproduction de locomotives de Belfort à Reichshoffen (Bas-Rhin) d'ici 2018.
Pas de fermeture de site, ni de plan social, assure Alstom, qui s'engage à soumettre aux 400 salariés concernés "une proposition de transfert, s'ils le souhaitent" vers ses autres usines dans l'Hexagone.
L'Etat, bien qu'actionnaire minoritaire, ne peut "empêcher" la fermeture du site de Belfort, décidée de façon "brutale" et "inattendue" par l'entreprise, a déclaré samedi à l'AFP l'ex-ministre de l'Économie Emmanuel Macron.