Un éleveur de moutons qui avait abattu un vautour d'une espèce protégée en avril 2014 en Ariège a été condamné mardi à 1 500 euros d'amende et à des dommages et intérêts pour trois associations de protection de la faune.
Christian Derramond, 52 ans, a été reconnu coupable de "destruction d'espèce animale non domestique et protégée" ainsi que de détention d'arme sans déclaration, un fusil.
Il a été condamné, conformément aux réquisitions du 30 septembre, à 7.500 euros d'amende dont 6.000 avec sursis.
L'éleveur devra en outre verser 500 euros à chacune des associations parties civiles dans ce dossier: France Nature Environnement, le Comité écologique ariégeois et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
L'éleveur, a estimé que ce jugement "ne tient pas compte du contexte".
Devant le tribunal, M. Derramond avait expliqué avoir simplement voulu effaroucher un groupe de vautours fauves après avoir, selon lui, subi sur ses bêtes plusieurs attaques de la part de ces charognards les semaines précédentes.
De nombreux éleveurs de la région soutiennent en effet que l'animal a changé ses habitudes et qu'il s'attaque désormais aussi à des animaux vivants. Une mission gouvernementale venue en Ariège en juin a réaffirmé les "positions scientifiques communément admises" selon lesquelles "le vautour fauve n'attaque les bêtes vivantes que si elles sont en situation de faiblesse", c'est-à-dire malades ou en train de mettre bas.
800 couples de vautours fauves vivent dans les Pyrénées françaises, 400 dans les Grands Causses et 200 dans les Alpes. Depuis 2007, la
mission vautours a relevé 577 "dommages" (bêtes attaquées) sur toute la chaîne des Pyrénées, dont 90% dans les Pyrénées-Atlantiques.
La préfète du département de l'Ariège a récemment autorisé des tirs d'effarouchement pendant un an, confiés aux agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Certains éleveurs vont également être formés pour procéder à ces effarouchements.
Ce ne sera pas le cas de M. Derramond: le tribunal a assorti sa peine d'amende de la confiscation de son fusil, et de l'interdiction pendant un an de détenir une arme et de solliciter un permis de chasse.