L'Inde, qui vient d'annoncer l'achat de 36 Rafale, négociera en direct avec le gouvernement français l'acquisition d'appareils supplémentaires, a dit le ministre indien de la Défense, semant le doute sur le contrat géant négocié depuis 2012 avec Dassault...
Cette déclaration intervient après l'annonce surprise vendredi par le Premier ministre Narendra Modi à Paris de l'acquisition de 36 Rafale clé en main, soit directement fabriqués en France.
L'Inde était en négociations exclusives depuis 2012 avec Dassault Aviation pour l'achat de 126 Rafale, dont 108 fabriqués sur son sol, mais les discussions patinaient sur des questions de coût global des appareils dans le cadre d'un transfert de technologie inédit.
Le ministre de la Défense Manohar Parrikar, sans s'exprimer officiellement sur l'avenir de cette procédure, a cependant jeté le doute sur la possibilité d'aboutir à un accord par cette voie.
"L'objectif ne pouvait être atteint que dans un accord de gouvernement à gouvernement", a dit Manohar Parrikar lundi soir à des journalistes.
"Au lieu de passer par un appel d'offres, qui a entraîné confusion et chaos, il a été décidé que nous passerions par le G2G" (gouvernement à gouvernement), a ajouté le ministre, cité par l'agence de presse indienne PTI.
Un "tourbillon" sans solution
Le ministre a estimé que les négociations lancées en 2012 étaient prises dans un "tourbillon" sans solution en vue. Vendredi, le ministère français de la Défense avait pourtant indiqué que "les négociations sur l'accord initial continuent".Initialement évalué à 12 milliards d'euros, il serait plus proche des 20 milliards d'euros, le coût de fabrication des 108 Rafale assemblés en Inde s'avérant plus élevé que celui des avions assemblés en France.
M. Modi, arrivé au pouvoir en 2014, a voulu sortir de cette impasse en commandant directement des appareils en France afin de moderniser au plus vite l'armée de l'air indienne (IAF), équipée en partie d'antiques MiG-21 et MiG-27 russes.