Après la polémique soulevée ce matin par le journal sud-ouest, Baptiste dit "Yahya", propriétaire de l'épicerie, a préféré retirer la pancarte indiquant les jours d'ouverture réservés aux hommes et ceux aux femmes. "Je ne savais pas que j'étais hors la loi" explique t-il.
Les habitants du quartier St Michel ne semblent pas vraiment apprécier cette position radicale de l'épicier.
Ici le mélange de culture a toujours existé et la cohabitation se fait sans heurt. Beaucoup se disent choqués par l'initiative ce jeune couple de français, converti à l'islam. Réserver des jours pour les hommes et d'autres pour les femmes. "C'est pour les gens qui sont très croyants" se justifie le propriétaire. "Par rapport à notre religion, on sait que c'est interdit de s'isoler seul avec une femme. Ca leur évite déjà le pêché par rapport à ça. Donc c'est pour faciliter la pratique de la religion".
L'Imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, ne semble pas vraiment d'accord et se dit très étonné. "On n'a jamais vu ça à l'époque du prohète! Les marchés étaient mixtes. Ca me paraît un peu bizarre dans un monde où la mixité est une culture établie. C'est peut-être une option personnelle qui relève plus d'un choix psychologique que théologique".
Alain Juppé, le maire de Bordeaux, a réagit aussitôt après avoir pris connaissance de la polémique. "J'ai saisi les autorités compétentes pour qu'elles donnent les suites judiciaires qui conviennent. Pour ce qui est à l'évidence une violation de la loi".
Ce type de discrimination relève du code pénal. Il est passible de 45 000 euros d'amende et trois ans de prison.