Un drone volant pouvant évoluer en atmosphère explosive inventé à Pau

Créée à Pau voici trois ans, la start-up Xamen, à la pointe dans la fabrication de drones à usage industriel, a mis au point un engin high-tech unique au monde: un drone capable de voler sans danger en atmosphère explosive (ATEX).

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Baptisé 4-8 X DUAL ATEX, ce drone, déclinaison d'un modèle déjà créé par Xamen, est opérationnel depuis avril. "Il est certifié ATEX zone 2 (zone à risque de gaz).
Il peut aller dans des atmosphères explosives, entrepôts gaziers, raffineries, sociétés chimiques pour, par exemple, détecter les fissures sans qu'une étincelle ne se produise", explique Thierry Bleau, directeur général de Xamen Technologies.
"Le risque d'une zone ATEX, c'est qu'il y ait une étincelle et que l'usine explose, comme cela s'est produit" sur une plateforme pétrolière de Petrobras au large du Brésil, en février dernier, souligne-t-il.

"Jusqu'à présent, pour inspecter une infrastructure, on mettait quatre hommes sur une nacelle ATEX et ils vérifiaient avec leurs yeux. Là, on envoie un drone et, en temps réel, les hommes à terre peuvent immédiatement -- ou en différé avec l'enregistrement -- identifier les problèmes", résume Thierry Bleau. 


Xamen Technologies a mis 18 mois seulement à concevoir son 4-8 X DUAL ATEX, sur la base de son grand frère, prévu pour voler en atmosphère "classique".

"Le principal défi a été de coller à la directive européenne ATEX qui, par essence, est drastique puisqu'il ne faut aucune étincelle alors que tout moteur électrique est susceptible d'en produire. Tout ce qui peut faire étincelle, moteur, connecteur, câble, cartes électroniques, etc. a été modifié", souligne Thierry Bleau.

D'une envergure de 1,20 m et d'un poids de 4 à 7 kg (selon les batteries et les capteurs embarqués ) et propulsé par huit moteurs, le drone est muni d'une caméra, de deux pupitres de commande avec retour vidéo en temps réel, d'une radio télémétrique et d'un parachute. Autant d'exigences répondant à la fameuse directive ATEX  Avec une autonomie de 8 ou 15 minutes selon la charge emportée, il est commandé par deux "télé-pilotes".

Marché potentiel immense 

Selon ses concepteurs, le marché potentiel pour le 4-8 X DUAL ATEX est immense : les pétroliers, méthaniers et industriels du secteur de la chimie pour leurs opérations de maintenance, mais aussi équipes de secours qui, grâce à des capteurs gaz embarqués, pourront préparer leurs interventions en cas d'accident.
"Son prix d'achat est celui d'une grosse berline", lâche en souriant Thierry Bleau, un prix selon lui insignifiant en comparaison de "la sécurité des hommes". Et il permet aussi de procéder à certaines inspections sans arrêter les installations, une manoeuvre particulièrement coûteuse pour les industriels.
Le drone de Xamen est vendu uniquement sur commande, selon une formule qui comprend la formation des deux pilotes et la maintenance. Il peut également être loué avec deux co-pilotes expérimentés.

"Nous recevons des sollicitations de partout, pétroliers, maintenance, beaucoup de l'étranger", assure Thierry Bleau.


La start-up béarnaise, qui a bénéficié d'aides du Conseil régional d'Aquitaine et du Réseau Entreprendre, est composée de cinq associés aux parcours très différents mais complémentaires, où le créateur du premier drone pliable côtoie un vice-champion du monde en équipe de Racers (des avions radio-pilotés pouvant atteindre 250 km/h) et un pionnier des nouvelles technologies.
Jusqu'à présent, Xamen Technologies proposait des drones munis de caméra thermique pour détecter les déperditions énergétiques, qui permettent d'effectuer des relevés topographiques dans des lieux difficiles d'accès ou de diagnostiquer l'usure d'ouvrages d'art, pour un chiffre d'affaires de 300.000 euros en 2014.
"Avec la machine ATEX nous pensons approcher le million
. Il reste beaucoup de choses à développer autour de cette machine et, en terme d'emplois, cela se traduira par l'embauche de quatre ingénieurs électroniciens et d'un commercial", indique le directeur général.

 

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