Fin des injections et du stockage d'ici trois mois. Le groupe pétrolier veut lancer une phase de trois ans de surveillance conformément au calendrier prévu.
" On a l'ensemble des données qu'on souhaitait avoir, donc on prévoit d'arrêter les injections vers la fin du premier trimestre et de passer à l'étape suivante de surveillance du réservoir et de l'environnement pour trois ans ", a déclaré Nicolas Terraz, directeur général de Total Exploration-Production France.
Le pilote de Lacq, dont les injections ont commencé début 2010, s'appuie sur une chaudière à gaz de 30 mégawatts, dont le CO2 des fumées est capté, compressé puis envoyé vers le site de stockage, le réservoir épuisé de gaz de Rousse près de Jurançon (Pyrénées-Atlantiques),
via un ancien gazoduc de 30 km.
Cette technologie --qui permet de réduire drastiquement les émissions des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ne s'est pas développée autant qu'espéré ces dernières années, en raison d'obstacles techniques mais surtout économiques.
Une réussite technique pour Total
"Techniquement, nous on pense que c'est une vraie réussite", a déclaré M. Terraz pour faire un premier bilan du projet. "Nous sommes parvenus à faire fonctionner la totalité de la chaîne du captage au stockage avec de bons taux de disponibilité",
a-t-il dit.
Environ 50.000 tonnes de CO2 ont été injectées dans le sous-sol béarnais, un total qui devrait grimper à 60.000 tonnes d'ici mars.
Malgré des microséismes
Un problème technique a néanmoins dû être réglé: le CO2 était plus corrosif que prévu et des travaux ont dû être faits en 2010 dans la station de compression.
En outre, des microséismes --d'une magnitude infime de -1 à -3-- ont été mesurés dans le réservoir de stockage.
Mais M. Terraz a minimisé ce risque: "Une magnitude de -2 c'est un évènement dont l'énergie est 27.000 fois plus faible qu'un élément de magnitude 2 perceptible par l'homme. C'est des déplacements de failles de quelques centimètres de longueur sur 50 microns (1 millième de millimètre)".
L' intêret économique ?
Quant à des conclusions sur l'intérêt économique du stockage de CO2, ce n'était pas l'objet du pilote, a-t-il souligné.Le projet ayant coûté au total 60 millions d'euros, cela correspond à 1.000 euros la tonne de CO2 enfouie. Or son cours actuel sur le marché européen est d'environ 6 euros.