Procès de 6 étarras : "nous ne reconnaissons pas la légitimité de la République française pour nous juger"

5 hommes et 1 femme comparaissent devant la cour d'assises spéciale de Paris pour le meurtre d'un policier en mars 2010. Mikel Carrera Sarobe, déjà condamné en 2013 à la perpétuité pour l'assassinat de deux gardes civils en 2007 à Capbreton, est soupçonné d'être l'auteur du coup de feu mortel.

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"Gora ETA", vive l'ETA !, s'est exclamé Mikel Carrera Sarobe, alias "Ata", 42 ans, l'ex-numéro un de l'appareil militaire de l'organisation séparatiste basque, en entrant dans le box des accusés, le poing levé.

Sa camarade Izaskun Lesaca Arguelles, alias "Ane", 39 ans, a ensuite pris la parole au nom des "six militants" : "nous ne reconnaissons pas la légitimité de la République française pour nous juger" a t-elle déclaré, "nous ne reconnaissons que la légitimité du peuple basque".

Elle a expliqué que les accusés ne se lèveraient pas, comme il est d'usage, lors de l'entrée ou de la sortie de la cour dans la salle d'audience.

C'est ainsi qu'a commencé le procès de ces six ressortissants espagnols, procès qui doit durer jusqu'à début décembre devant une cour composée de magistrats professionnels.

Une fusillade tourne au drame en région parisienne


Retour sur les faits au coeur de ce procès.

Le 16 mars 2010, une patrouille de police, intriguée par un groupe de personnes affairée autour de voitures, à Villiers-en-Bière, en région parisienne, décide de les contrôler. Ils tombent sur des clandestins de l'ETA qui viennent de voler plusieurs véhicules dans un garage voisin.

Le contrôle se termine par des coups de feu. Le brigadier-chef Jean-Serge Nérin, 52 ans et père de quatre enfants, est tué.

L'affaire avait suscité une profonde émotion, à l'époque, en France. Elle fut considérée comme "un véritable fiasco opérationnel" pour l'ETA qui, affaiblie, renoncera à la violence en octobre 2011.

Les accusés


Un seul etarras, Joseba Fernandez Aspurz alias "Pequeno", est arrêté sur place après la fusillade. Le reste du commando réussit à prendre la fuite. 

Sarobe sera interpellé en mai 2010 en compagnie d'Aguirregabiria, dans un appartement de Bayonne.

Xabier Goyenechea Iragorri, 35 ans, lui aussi suspecté d'avoir tiré, a été retrouvé en juillet dernier dans une maison du sud-ouest de la France. Selon les autorités de Madrid, il était chargé du "département technico-logistique" de l'ETA. 

L'ex-lieutenant de Sarobe, Arkaitz Aguirregabiria del Barrio, alias "Kemen", 32 ans est lui aussi poursuivi. Il jouait un rôle crucial dans le recrutement et la formation de jeunes activistes.

Deux autres militants basques comparaissent : Joseba Fernandez Aspurz, 31 ans, et Iosu Urbieta Alcorta, 37 ans.

Si les six accusés reconnaissent avoir tiré, ils nient avoir voulu provoquer une fusillade. Elle a eu lieu "contre leur volonté" affirment-ils, accusant la police française d'avoir ouvert le feu en premier.

Les proches du policier tué se sont constitués partie civile, ainsi que l'Association française des victimes du terrorisme.

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