François Hollande entame dimanche une visite d'Etat de trois jours Inde, avec en ligne de mire la vente de 36 avions de combat français Rafale ainsi que la signature de contrats économiques et commerciaux avec ce pays émergent en très forte croissance.
"Une visite comme celle-là peut être l'occasion d'avancer raisonnablement sur la voie d'un accord", a indiqué une source diplomatique française à propos de ces 36 Rafale, dont le Premier ministre indien Narendra Modi avait passé commande lors d'une rencontre avec François Hollande à Paris en avril 2015.
Depuis, des négociations sont en cours entre les gouvernements français et indien sur les termes et les conditions de l'acquisition de ces appareils, fleuron du groupe aéronautique français Dassault Aviation. Le montant du contrat est évalué à cinq milliards d'euros.
Les négociations sont à "un stade avancé", a pour sa part indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères indien, Vikas Swarup.
Le PDG du Dassault Aviation, Eric Trappier, fera partie de la délégation accompagnant François Hollande.
Lors de cette deuxième visite en Inde, après celle qu'il avait effectuée en février 2013, le président français se rendra à Chandigarh, capitale du Penjab et de l'Haryana, conçue par l'architecte français Le Corbusier après l'Indépendance, puis New Delhi où il sera l'hôte de la traditionnelle parade militaire du 26 janvier célébrant l'instauration en 1950 de la République dans l'ex-colonie britannique.
La lutte anti-terrorriste
Sur le plan politique, la lutte anti-terroriste sera, selon un diplomate français, "en tête d'affiche" des pourparlers.Dans un contexte régional tendu, le ton est récemment monté entre New-Delhi et Islamabad après l'attaque début janvier d'une base aérienne indienne à Pathankot, près de la frontière pakistanaise, revendiquée par une coalition de groupes islamistes pro-pakistanais combattant au Cachemire.
M. Modi avait alors exhorté son homologue pakistanais, Nawaz Sharif, dont le pays est lui-même déstabilisé par une recrudescence d'attaques talibanes, à agir de façon "ferme et immédiate" contre le terrorisme.
La coopération dans la lutte anti-terroriste fera l'objet "de nombreuses discussions", a également indiqué le ministère des Affaires étrangères indien. L'Inde comme la France sont "victimes du terrorisme" a souligné son porte-parole évoquant "les horribles attentats" du 13 novembre à Paris (130 morts).
Des échanges économiques et commerciaux
Le président français, qui sera accompagné d'une cinquantaine de dirigeants d'entreprises et de cinq ministres, vient aussi renforcer des échanges économiques et commerciaux qui demeurent timides et déséquilibrés au détriment de la France, avec la troisième économie d'Asie.Selon le FMI, la croissance indienne devrait atteindre 7,5% en 2015 et 2016, le pays étant en passe de supplanter la Chine, dont la croissance s'essouffle.