Frédéric Boudouresque s'est plongé pendant trois ans dans les archives de terrifiants crimes de sang dans l'Ain. Il en a tiré 27 récits. Des histoires vraies comme celle de Martin Dumollard. Guillotiné, en mars 1862 à Montluel, sa tête servit une science appelée phrénologie.
L'individu était connu pour avoir agressé et assassiné des domestiques lyonnaises. Ses victimes étaient abordées dans les rues de Lyon. Martin Dumollard leur faisait miroiter un bon salaire dans un château de l'Ain. Il se faisait passer pour l’employé du maître et les agressait en chemin. Ces femmes étaient agressées, parfois violées et assassinées, toujours dépouillées de leurs vêtements. On attribua à l'individu douze agressions ou tentatives d'agressions et trois assassinats. Des actes commis entre 1855 et 1861, date de son arrestation et de celle de son épouse. En parvenant à s'échapper, c'est Marie Pichon qui mis fin à ce cycle de mystérieuses disparitions de servantes.
Le livre de Frédéric Boudouresque raconte notamment les minutes du procès de ce couple infernal qui vivait à Dagneux. Le procès s'est déroulé sur quatre jours, du 29 janvier au 1er février 1862, à Bourg-en-Bresse. Un procès retentissant qui a attiré les foules. Le palais de justice était assiégé chaque jour, par plusieurs centaines de curieux. Des complaintes étaient même chantées et vendues dans les rues. Martin Dumollard a été condamné à mort et guillotiné en mars 1862 à Montluel. La tête du condamné a été envoyée à l'école de médecine de Lyon. Quant à son épouse et complice, elle a été condamnée à vingt ans de travaux forcés. Il est morte en 1875. Cette affaire a précédé d'une trentaine d'années une autre affaire sanglante de la région qui a eu un grand retentissement en France : l'affaire Joseph Vacher.
Le reportage ...
Le reportage de B.Tardy et B.Metral - Edition 19/20 Rhône-Alpes - 30/06/14