Avalanche mortelle dans le Vercors : le Parquet requiert la relaxe du professeur-guide

Renaud, 17 ans, a été emporté par une avalanche de blocs en janvier 2015, alors qu'il participait à une sortie ski à Villard-de-Lans. Il faisait partie d'un groupe de 16 jeunes du lycée de Die en section sport-nature. Ils étaient encadrés par leur professeur d'EPS, également guide de haute-montagne.

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Ce sont des blocs impressionnants de neige qui avaient surpris le groupe, alors que ces jeunes randonnaient à ski à hauteur de la Combe Chaulange, dans le secteur du plateau de Cornafion, à Villard-de-Lans. L'avalanche faisait environ 60 à 70 mètres de large avec une épaisseur de deux mètres, voire quatre mètres par endroits.

Le groupe était composé de 16 élèves de Terminale de la section "sport nature" du lycée du Diois, à Die dans la Drôme. Ils étaient encadrés par deux professionnels, leur prof d'EPS, également guide de haute-montagne, et un aspirant-guide.

A la suite de l'avalanche, trois personnes, un guide et deux lycéens, ont été ensevelies. Deux ont été retrouvées en moins de 20 minutes grâce à leur équipement de sécurité, le fameux Détecteur de Victimes d'Avalanches (DVA), ou ARVA. Mais Renaud n'a été retrouvé que deux heures plus tard par un chien d'avalanche de la CRS Alpes.

Le lycéen de 17 ans ne portait pas de DVA ou ARVA 


Il était enseveli sous plus d'un mètre de neige. Au lendemain du drame, le Procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, faisait part des premiers éléments de l'enquête. "Renaud ne portait jamais d'ARVA, il n'aimait pas ça", a-t-il expliqué, "il pensait que c'était inutile et trouvait même que les ondes pouvaient être nocives. Ses encadrants l'ignoraient." Preuve de leur ignorance, ils avaient lancé une recherche ARVA.

En revanche, les camarades de l'adolescent connaissaient, eux, l'aversion de leur copain pour ce matériel. Celui qui était chargé de faire les vérifications l'a couvert. C'est à l'arrivée d'un médecin-secouriste que la vérité a éclaté.


Pas de faute caractérisée de la part du professeur d'EPS-guide de haute montagne



Sur la randonnée en elle-même, le parquet estimait que "toutes les précautions ont été prises" par le professeur-guide chargé de ces jeunes du lycée du Diois, "notamment en terme de distance de sécurité entre les membres qui participaient à cette randonnée." "Si toutes les précautions n'avaient pas été prises, il y aurait eu beaucoup plus de victimes", avait déclaré Jean-Yves Coquillat, "il y a eu une vraie réflexion du guide et de l'aspirant pour limiter les risques."

Lors de l'audience de ce 8 novembre, le Parquet a suivi les conclusions du Procureur. Pas de faute caractérisée liée au choix du site, à l'absence de reconnaissance, à la distance entre participants. Renaud se trouvait juste derrière le professeur. De plus, il semble que sa mort ait été causée par un choc contre un arbre. Le fait qu'il n'ait pas été équipé de DVA n'entre donc plus en ligne de compte. 

Le jugement est mis en délibéré. Il sera connu le 7 décembre prochain.



Ces futurs adultes apprennent l'autonomie


Les lycéens appartenaient tous à la section "sport nature" du lycée du Diois. Sur le site internet de l'établissement, on apprend qu'il s'agit là "d'une forme d'éducation innovante pour des lycéens de 15 à 18 ans, un projet axé sur le déplacement des jeunes dans une nature préservée."

Cela fait une trentaine d'années que la section a vu le jour. "C'est une section où les encadrants sont particulièrement au fait des problèmes de sécurité", explique Bruno Pelicier du Syndicat National des Guides. "Ils ont mis en place des principes pédagogiques qui font que ces futurs adultes apprennent l'autonomie, apprennent à comprendre que la montagne se pratique mais qu'il faut pour ça être responsable, d'où le fait de les engager dans la préparation des courses", ajoute-t-il. D'où le fait qu'un lycéen ait été chargé de vérifier l'équipement de ses camarades.


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