Dossier. Contre le trafic de drogue à Grenoble, la lutte des hommes de la BST

Dans les quartiers sud de Grenoble, les fusillades sont presque quotidiennes depuis quelques semaines. Des coups de feu sur fond de trafic de drogue et contre lesquels luttent des policiers dédiés: les hommes de la BST, la brigade spécialisée de terrain. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Des "feux d’artifice", des "pétards ". Les mères du quartier Limousin, à Echirolles tentent par tous les moyens de rassurer leurs enfants: "on ne peut pas leur dire que ce sont des coups de feu". Mais rien n’y fait, même les plus jeunes ont compris : "mon fils s’est mis à pleurer en entendant les tirs, quand la voisine a tapé à la porte, il a refusé que j’ouvre."


Dans le quartier, il y a quinze jours, une première fusillade laissait 13 impacts de balle, de kalachnikov plus exactement, sur les murs des immeubles. En trois semaines, il y a eu douze échanges de coups de feu au total, à Echirolles, Fontaine et Grenoble.

En toile de fond de ces fusillades: la drogue. Les nombreuses interpellations du printemps dernier, qui faisaient suite aux règlements de comptes de l’hiver, n’ont pas dissuadé les réseaux de trafiquants.

Selon Patrick Mairesse, directeur départemental de la sécurité publique, le quartier est "intéressant" et représente : "un marché où il y a une place à prendre pour certains lieutenants des réseaux." Selon lui, il faut que les autorités arrivent à "travailler d’avantage sur le déséquilibre que les coups de feu et les tentatives de règlements de comptes ont révélé."

Ce travail, c’est la Brigade Spécialisée de Terrain (BST), composée d’une quarantaine d’agents, qui le mène. Chaque jour, cette police des quartiers, toujours à pied, arpente les caves et les halls d’immeubles. Une quarantaine d'agents pour un travail de fourmi, chaque jour.


"On recherche un peu partout, car ils peuvent aussi bien cacher dans les boites aux lettres quand ils ont accès au hall où que dans les buissons", explique le Brigadier-Chef Fabrice, à l’approche du numéro 13 de la Place Beaumarchais, un secteur sensible, où des jeunes trafiquent régulièrement.

Reportage Jordan Guéant, Maxime Quéméner et Thao Huynh
Intervenants: Patrick Mairesse, Directeur départemental de la Sécurité publique ; Brigadier-Chef Fabrice, Brigade spécialisée de terrain ; Capitaine Aurélie Plousey, Chef des unités d'appui ; Patrick Mairesse, Directeur départemental de la Sécurité publique ; Renzo Sulli, Maire (PCF) d'Echirolles ; Lionel Beffre, Préfet de l'Isère
Cette brigade obtient des résultats dans la lutte contre la délinquance "grâce à sa proximité avec la population des quartier", explique le Capitaine Aurélie Plousey, Chef des unités d'appui. Avant de rajouter que: "les patrouilles permettent de glaner des informations sur le mode opératoire des délinquants, leur mode de fonctionnement, et sur leurs caches. Des informations immédiatement remontées à la sureté départementales, et qui permettent des interpellations"

Pour Patrick Mairesse : "Il ne faut pas être alarmiste, mais pragmatique et réaliste, car les affaires complexes prennent du temps. Les armes qui ont été saisies ces derniers jours vont être comparées pour voir si elles ont servi sur les dernières affaires de coups de feu [...]. Une conviction d’un citoyen qui est respectable ne sera pas celle de la police. Et la conviction policière doit se transformer en certitudes judiciaires pour avoir des condamnations". 

Au quotidien, cette réponse policière semble efficace. Mais à long terme, élus et autorités veulent agir plus profondément. Renzo Sulli, maire d’Echirolles, considère que les choses sont encore contrôlables, mais "qu’il ne faut pas laisser le quartier s’enkyster." Lors du passage du préfet de l’Isère, Lionel Beffre, le maire a exposé son projet de restructuration du quartier Limousin, afin de chasser les trafiquants pour de bon.

Chaque jour ou presque, à Grenoble et ses alentours, des trafiquants sont arrêtés et des armes confisquées. En attendant, la restructuration du quartier, la BST reste mobilisée, avec un effectif renforcé et des horaires élargis.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information