L'armée fait annuler un projet de parc éolien en Haute-Loire pour la sécurité de ses avions

Pour pouvoir assurer la sécurité de ses entraînements aériens, l'armée a obtenu l'annulation des permis de construire du projet de parc éolien de Bas-en-Basset et Valprivas (43). La décision vient d'être confirmée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. EDF va faire appel.

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Depuis des années, les contestations pleuvent sur les projets d'implantations de parcs éoliens. La plupart du temps, ce sont des associations de riverains qui tentent de faire annuler la construction, mais depuis quelques temps, un nouvel acteur met à terre plusieurs projets : l'armée. En Haute-Loire, le projet d'implantation de six éoliennes de Bas-en-Basset et Valprivas (43) vient d'en faire les frais.

En juillet 2015, la préfecture avait rejeté les demandes de permis de construire déposés par une filiale d'EDF. Pour justifier sa décision, le préfet avait suivi un avis défavorable émis par le ministère de la Défense, celui-ci estimant que le projet d'implantation se trouvait dans un SETBA (Secteur d'entraînement à très basse altitude de l'armée de l'air). Les SETBA sont des espaces dans lesquels les avions militaires peuvent évoluer à grande vitesse en dessous de 500 pieds (soit environ 150 mètres). Pour l'armée, l'implantation d'éoliennes de 170 mètres de haut pouvait constituer un obstacle à la navigation de ses aéronefs.

Face à ce refus, les porteurs du projet éolien avaient déposé un recours devant le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand, mais celui-ci a confirmé la décision de la préfecture le 8 novembre dernier, mettant un coup d'arrêt au projet.

Pour Guy Deloux, président de l'association 3PVB qui se bat contre l'implantation de ces éoliennes, "C'est plutôt une bonne nouvelle, mais il faut rester vigilant car on ne sait pas si EDF va faire appel."

Contactée, la société "EDF Energies Nouvelles" nous a indiqué qu'elle prenait acte du refus du permis de construire et qu'elle allait faire appel de cette décision "afin de poursuivre le débat avec l'armée et pour permettre de concilier les SETBA avec le développement éolien". Pour l'entreprise, "les SETBA ne sont pas des zones militaires exclusives, elles sont partagées avec les autres usagers. De plus, en 2013, le projet avait reçu un avis favorable du Ministère de la Défense." 

Cette question du veto militaire sur les projets éoliens inquiéte d'ailleurs plus largement les promoteurs de cette énergie. Rien qu'en Auvergne, les zones SETBA couvrent en effet une bonne partie du territoire : à lui seul, le SETBA "Ardèche" concerne presque tout le département de la Haute-Loire, une partie du Cantal et du Puy-de-Dôme.

 

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