En plus du vote officiel les 23 avril et 7 mai prochains, les électeurs grenoblois pourront, dans certains bureaux de vote, choisir leur candidat selon des modes de scrutin alternatifs. Non comptabilisée, cette expérimentation devrait permettre de mieux comprendre les rouages démocratiques.
« Voter à l’élection présidentielle, ça n’est pas choisir le candidat qu’on aime le plus, c’est voter par défaut pour celui qu’on déteste le moins ». Cet adage, qui fleure bon la politique de comptoir, illustre pourtant les limites du vote démocratique dans un scrutin influencé par les instituts de sondage et le spectre du vote utile.
Dans une élection marquée par une volatilité extrême de l’électorat et une incertitude pour un tiers des électeurs à une dizaine de jours du premier tour, l’enjeu pour les chercheurs en science politique est de comprendre pourquoi le vote rationnel semble surpasser le vote de conviction.
Grenoble et 5 autres villes françaises, dont Allevard-les-Bains en Isère, vont mener une expérience inédite en marge du vote officiel. Après avoir glissé leur bulletin dans l’urne, les Grenoblois pourront procéder à un deuxième choix, non pris en compte par les institutions celui-là.
Les électeurs qui le voudront pourront alors tester 4 modes de scrutin alternatifs :
- le vote par note (chaque candidat reçoit une note et le vainqueur est celui avec le plus de points)
- le vote par approbation (oui/non)
- le vote par classement partiel (listez vos 3 candidats par ordre de préférence)
- le vote par élimination successive
Et si on utilisait un système de vote plus représentatif ? Je vous laisse essayer ici : https://t.co/j79KjUKtMj #Presidentielle2017
— Jb Richardet (@JbIPS) 13 avril 2017
Un vote par note sur internet
Plutôt que de choisir un seul candidat, les électeurs sont appelés à attribuer aux onze candidats une note, sur 6, allant de « Très bien » à « à rejeter ». Le candidat ayant récolté le plus d’avis favorables sera désigné vainqueur de cette élection alternative à tour unique.Ce jugement majoritaire, fruit d’une théorie mathématique développée par deux chercheurs du CNRS est organisé en ligne.
L’objectif des chercheurs est de mieux comprendre le biais démocratique qui pousse les électeurs à voter non pas pour le candidat de leur choix mais pour le candidat qui a le plus de chance de l’emporter selon eux.