Au tribunal de commerce de Lyon, les dirigeants de l'entreprise de prêt-à-porter haut de gamme Zilli ont convaincu les juges d'accepter une recapitalisation de l'entreprise et un recentrage vers son coeur de métier. A la clé, la continuation de l'activité.
C'est du prêt-à-porter que l'on ne trouve pas au coin de la rue, en tout cas pas la nôtre. Car les points de vente Zilli, marque lyonnaise confidentielle mais synonyme de luxe, se trouvent à Paris, Milan, New-york, ou encore Moscou ou Achgabat (Turkménistan).
Fondée en 1965 par Laurent Schimel, l'entreprise a été victime de la baisse de ses ventes dans les pays du giron russe -les pays des la Communauté des Etats indédendants (CEI)-, du fait d'une situation économique délicate. Elle a aussi été une victime collatérale des attentats de Paris où la marque détient sa plus grosse boutique, et qui a vu la clientèle très fortunée la bouder.
Une procédure de sauvegarde en cours
Une procédure de sauvegarde avait été mise en place et prolongée. C'est dans ce calendrier que s'inscrit la démarche du fondateur de la marque Alain Schimel et de son fils Laurent, Directeur général.Mardi 3 octobre, devant le tribunal de commerce de Lyon, c'est de la continuation de l'activité qu'il s'agissait. Après avoir supprimé 34 poste en décembre 2016, les dirigeants de la marque proposaient une recapitalisation avec le concours d'Arnaud Marion, connu pour avoir redressé plusieurs entreprises industrielles françaises.
Le tribunal a acté le plan de la famille Schimel qui prévoit notamment l'entrée au capital d'Arnaud Marion a hauteur de 38 % et un recentrage de l'activité sur le coeur de métier. Malgré l'entrée d'un nouvel actionnaire, la gouvernance de l'entreprise restera familiale.
"Small is beautiful"
Pour Arnaud Marion, l'homme providentiel, l'heure est désormais au "small is beautiful" : tendre vers une entreprise plus petite, qui va diminuer son nombre de référence avec à la clé la mise en place de franchise de produits, signés Zilli mais fabriqués par d'autres entreprises.Un contrat dans ce sens a d'ailleurs été signé en décembre entre Zilli et l'entreprise régionale de lunetterie Grosfilley Lunettes, pour produire et commercialiser une gamme solaire et optique griffée.
L'objectif est d'atteindre un seuil de rentabilité à 60 millions d'euros annuels de chiffre d'affaire, là où ce seuil était à 80 millions auparavant. L'idée étant de ne pas toucher aux 139 postes en France, dont une bonne centaine sur le site de Lyon Vaise.