Découverts à l'automne 2013 à l'occasion d'un chantier de fouilles préventives, les vestiges de l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac refont parler d'eux. Après l'ensablement du site en juillet 2015 pour les protéger et l'annonce de l'abandon des fouilles, le dossier connaît un nouveau rebondissement. .
Le dernier comité de pilotage, au cours duquel devait se décider une mise en valeur, ou non, des vestiges visibles et donc protégés de l'Abbaye Saint Géraud d'Aurillac et la poursuite des fouilles pour que leur richesse archéologique soit exploitée, s'est tenu le 12 avril.
Le programme collectif de recherches y a été validé par les services de l'Etat et la ville, qui l'ont confié à celui qui a dirigé les fouilles préventives : l'archéologue Nicolas Clément. Cette validation devrait donner lieu à des fouilles programmées, plus particulièrement à 3 campagnes qui devraient s'intéresser aux bâtiments conventuels.
Le comité de pilotage a également acté un aménagement global autour de l'abbatiale. Si elle est aujourd'hui rassurée par ces annonces, l'association pour la mise en valeur des vestiges s'inquiète tout de même d'un possible enfouissement des bâtiments conventuels.
"Nous, nous voulons une mise en valeur et une protection définitive à la fin des fouilles, et là on nous a dit qu'il ne fallait pas se faire d'illusions et qu'en fin de fouilles archéologiques, on ensevelirait les bâtiments conventuels. On nous a donné des arguments : questions techniques, remontée des nappes phréatiques, mais nous attendons des expertises techniques sur ces points", explique Jean Pierre Blaché, le président de l'Association de mise en valeur des vestiges de l'abbaye Saint Géraud.
C'est donc bien semble-t-il l'intérêt scientifique des premières découvertes qui a guidé les partenaires à élaborer un projet qui valide le travail des archéologues au coeur d'un vaste programme d'aménagements autour de l'église abbatiale. Quant au devenir des bâtiments conventuels, c'est semble-t-il leur classement qui donnera la réponse.Le maire d'Aurillac, Pierre Mathonier, se veut d'ailleurs assez rassurant. "Nous allons discuter avec les représentants du ministère sur l'étendue de ce classement. Donc ces vestiges vont être classés, ce qui fait qu'ils vont devenir d'une certaine manière sanctuarisés, et on ne pourra plus ni les démolir, ni les déplacer, ni construire sur ces vestiges parce qu'il n'y aura pas d'autorisation de permis de construire, les vestiges étant définitivement classés."
La municipalité a donc fait le choix de concilier dans le temps les objectifs scientifiques et une lisibilité des lieux pour les habitants. Une certitude : la richesse archéologique du site est telle que les prochaines campagnes de fouilles pourraient bien réserver de nouvelles surprises.