Au Puy-en-Velay, l’association « Accueil Familial pour Adultes » vient de voir le jour pour promouvoir une activité encore méconnue qui représente pourtant une alternative aux maisons de retraite ou aux foyers pour handicapés souvent saturés.
Guy vient d’avoir 66 ans, demain il fêtera son anniversaire dans sa famille d’accueil.
Aujourd’hui, il est parti faire les courses avec Isabelle et son compagnon qui l’hébergent depuis bientôt trois ans dans leur grande maison du Puy-en-Velay.
Isabelle a obtenu un agrément des services du Département pour cette activité à plein temps qui demande un engagement de tous les instants.
Elle s’occupe aussi de Françoise, adulte souffrant d'un handicap mental comme Guy.
« C’est beaucoup de petits moments de bonheur avec eux, ils sont souriants, drôles, c’est chaque instant avec eux oui, mais chaque instant de bonheur ! », lâche-t-elle enthousiaste en rangeant ses courses.
A la maison, Françoise et Guy partagent le rez-de-chaussée, ils ont une chambre, une cuisine et un petit salon pour leur autonomie.
Ils vivent toute l’année dans la famille d’Isabelle et partagent tous les repas de midi avec le couple et leurs deux enfants.
« Quand on a un projet d’accueillant familial, il faut en parler au conjoint et aux enfants car, même si c’est une personne qui est agréée, c’est toute la famille qui vit avec les accueillis », précise la présidente de la nouvelle association AFA 43 (Accueil Familial pour Adultes).
365 jours par an
A Bains, Ginette Bredoire qui accueille René, 97 ans, et Paul, bientôt 85 ans, confirme : « C’est 7 jours sur 7 ! 365 jours par an ! Il faut donner de son temps, de sa patience ! ».A ce jour, l’association AFA 43 regroupe une dizaine de familles dans le département.
Elle vise à promouvoir cette activité professionnelle encore méconnue, permettre des rencontres entre les accueillants ou organiser leur formation.
La formule offre une alternative à un établissement spécialisé ou à une maison de retraite pour les personnes hébergées mais aussi une véritable activité professionnelle pour ceux qui pratiquent l’accueil.
« Nous pouvons recevoir trois personnes au maximum en même temps, quatre s’il y a un couple. Les curateurs ou les tuteurs de nos accueillis nous versent un salaire mensuel, de l’ordre de 1200 à 1400 euros, mais il nous faut enlever les frais de nourriture, de chauffage et de déplacements notamment », précise Isabelle Gros.
Pour la présidente d’AFA 43, « ça revient moins cher pour les accueillis et pour les collectivités qui financent l’aide sociale ou aux personnes âgées et c’est créateur d’emploi ! ».
Mais la formule est encore peu connue dans le département et le nombre « d’accueillis » insuffisant.
Ainsi, Paul a-t-il découvert par hasard, suite à la diffusion d’un reportage à la télévision, l’existence de cette alternative à la maison de retraite.
Il a alors passé une petite annonce dans la presse locale.
Il a eu cinq réponses et c’est comme cela qu’il s’est retrouvé à Bains chez Ginette et Denis après avoir séjourné quatre ans dans un établissement pour personnes âgées.
« Dans une maison de retraite, on vit en communauté de 50 personnes ou plus alors qu’ici on fait partie de la famille ! C’est mieux, c’est sûr et c’est plus économique ! », constate t-il.
En Haute-Loire, il y aurait actuellement une cinquantaine de personnes agréées pour pratiquer l’accueil d’adultes.
L’association créée le mois dernier va essayer de mieux faire connaitre et reconnaitre cette activité dans le milieu médico-social.