Depuis septembre 2014, une série d'incendies frappe des lieux-dits de la commune de Champétières. On recense 12 feux "suspects", selon les gendarmes. Les habitants vivent désormais dans l'angoisse. Un collectif s'est rassemblé ce vendredi pour interpeller les pouvoirs publics.
C'est une triste série qui a plongé dans l'angoisse toute une commune. Douze feux suspects en moins d'un an. Une enquête est en cours pour tenter de confondre l'incendiaire. Mais en attendant, les habitants n'en peuvent plus...
Parmi les victimes, Marcelle Rodier, Elle et son mari ont vu 50 ans de leur vie partir en fumée. "Ici, c'était la cuisine. Plus loin la chambre. En bas, mon mari avait un petit garage", explique cette octogénaire au milieu des décombres. Leur maison a été entièrement ravagée par un incendie une nuit de janvier. "On se demande qui pouvait nous en vouloir à ce point-là", dit-elle. "Faire brûler la maison, c'est une chose... Nous faire brûler nous... Mon mari était déjà couché. Si on avait été couché tous les deux...", poursuit-elle sans achever sa phrase.
Michel Nègre, lui, a assisté impuissant à 5 incendies sur sa propriété. Le dernier, allumé sur le pas de sa porte, est celui de trop. Il envisage de partir. "Le quotidien, c'est devenu prise d'antidépresseurs pour mon épouse, c'est réaction au moindre bruit, c'est épier les alentours derrière les fenêtres", confie-t-il.
Une peur partagée par de nombreux habitants. Certains se sont armés, la plupart est équipée de systèmes de videosurveillance. Et symboliquement, un collectif s'est rassemblé ce vendredi 24 juillet dans un hameau qui vient de perdre ses deux derniers habitants, partis à cause des incendies. "Tous les habitants sont à cran (...), on ne vit plus", confirme Mireille Chartoire, maire de Champétières.
Malgré les patrouilles des gendarmes, l'incendiaire semblerait accélérer le rythme : cinq feux en un week-end début juillet. Le sous-préfet a demandé à rencontrer les victimes mardi 28 juillet.