Un couple de trentenaires a été mis en examen dans le cadre du démantèlement d'une filière de mariages blancs à Dijon. Elle avait permis à 14 Algériens d'obtenir des titres de séjour.
Qui sont les organisateurs de cette filière ?
Le couple a été présenté devant le juge d'instruction mercredi 3 juin 2015. L’homme et la femme ont été mis en examen pour avoir fait contracter "en bande organisée" des unions "aux seules fins d'obtenir, ou de faire obtenir, un titre de séjour". Lors de leur garde à vue, les trentenaires, sans profession, "ont globalement reconnu avoir organisé" ces mariages. L'homme a été écroué, tandis que sa compagne a été placée sous contrôle judiciaire. Ils encourent jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 750 000 euros d'amende.D'autre part, les mariages contractés pourraient être annulés.
Le couple, considéré comme les organisateurs de la filière, avait été interpellé mardi 2 juin, en même temps que deux femmes et un homme, soupçonnés d'avoir joué les intermédiaires. Ceux-ci ont été laissés libres à l'issue de leur garde à vue, ce qui n'exclue pas des poursuites ultérieures.
Comment fonctionnait la filière ?
De jeunes femmes "fragiles, en rupture familiale, précaires" étaient repérées dans la région dijonnaise pour devenir les futures mariées potentielles. En contrepartie, elles touchaient "quelques centaines d'euros", selon une source policière.Les futurs mariés étaient des Algériens en quête d'un titre de séjour et vivant en Région parisienne. Ils payaient de leur côté "un prix moyen de 10.000 euros" pour l'organisation de l'union. Une fois le mariage célébré, le marié repartait en Ile-de-France.
L'une des intermédiaires se chargeait ensuite de fournir de faux papiers de type fausses factures pour justifier la communauté de vie des époux, afin d'appuyer la demande de titre de séjour du jeune marié.
Combien de mariages ont été organisés de cette façon ?
Quatorze mariages ont ainsi eu lieu dans la région de Dijon entre 2013 et 2014.La brigade mobile de recherche de Dijon avait ouvert une enquête à la suite du signalement de deux jeunes mariées, qui ont dit avoir subi des pressions du couple organisateur.