Le procès, qui s'est tenu jeudi 3 mars 2016 au tribunal de grande instance de Dijon, était une première. Un homme comparaissait pour avoir maltraité son chien, au point de lui fracturer une patte.
Une plainte avait été déposée contre l’individu par l’association de protection animale Les amis de Lewis. Françoise Lachaud, sa présidente, expliquait avant le début de l'audience : "A Dijon, aucun procès de ce type n'a eu encore lieu, même s’il y a de plus en plus de signalements en Côte-d’Or ces derniers temps." Depuis la modification du statut des animaux, désormais reconnus dans le code civil comme "des êtres vivants doués de sensibilité", les Français semblent davantage concernés par les conditions de vie des bêtes.Depuis plusieurs mois, des résidents du centre-ville de Dijon avaient déposé des mains courantes au commissariat de la place Suquet. C’est l’association Les amis de Lewis qui a finalement porté plainte. En effet, dans ce genre de cas, seules les plaintes des associations reconnues d’utilité générale sont reçues.
La justice punit sévèrement les maltraitances envers les animaux
Suite à cela, le chien, baptisé Paquito, a été retiré des mains de son maître le 10 avril 2015 par décision du procureur de la République de Dijon et placé sous la responsabilité de l’association. Cette dernière lui a fait passer différents examens médicaux en attendant de le confier à une famille d’accueil. Pour l’instant, l’animal est toujours sous saisie en attendant la décision du tribunal.
Selon l’association, le mendiant, propriétaire de Paquito, faisait l’objet d’une convocation devant le tribunal de grande instance. Mais l’homme serait reparti dans son pays d’origine pendant 9 mois pour raisons familiales. Finalement, il a été retrouvé à Dijon grâce à l'officier de police judiciaire qui avait été saisi de cette affaire.
"L’article 521-1 du Code pénal punit les sévices graves ou actes de cruauté commis sur un animal domestique d’une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende", rappelle Les amis de Lewis.
L’association s’est portée partie civile dans cette affaire. L’audience a eu lieu jeudi 3 mars à 16h au tribunal de grande instance de Dijon. Comme elle était ouverte au public, Françoise Lachaud avait invité tous ceux qui le souhaitaient à y assister afin "que ce procès puisse être mis au grand jour".
Le jugement a été rendu en fin d'après-midi. L'ancien maître de Paquito a écopé de deux mois de prison avec sursis et d'une interdiction définitive de détenir un chien.
Par conséquent, le chien a été confisqué au profit de l'association "Les amis de Lewis". Le mendiant devra aussi s'acquitter de 500 euros de dommages et intérêts au profit de l'association, ainsi que de 500 euros d'amende.