Nièvre : le site archéologique d'Entrains-sur-Nohain n’a pas révélé tous ses secrets

Un archéologue spécialiste des peintures murales et des stucs reconstitue et étudie les décors d’une des habitations gallo-romaines du IIe siècle découverte à Entrains-sur-Nohain.

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Un puzzle qui date de plus de 1700 ans

En 2013, les archéologues de l’Inrap (institut national de recherches archéologiques préventives) ont découvert des vestiges datant du IIe siècle à Entrains-sur-Nohain, dans la Nièvre. Il s’agissait de plusieurs habitations, thermes, objets décoratifs mais aussi d’un puits qui servait de charnier. Après avoir réalisé de nombreuses études, notamment sur les corps découverts dans le charnier, les archéologues s’intéressent aujourd’hui aux décors des demeures de l’agglomération antique d’Intaranum (aujourd’hui Entrains-sur-Nohain).


Ils ont découvert des décors de stucs (enduit à base de chaux) d’une grande rareté et se sont aperçus que le plafond d’une des demeures était richement orné. Ils ont prélevé des milliers de fragments qui sont actuellement étudiés par un spécialiste des peintures murales (un toichographologue) au centre archéologique de Dijon.
Ce toichographologue doit reconstituer un véritable puzzle qui date de plus de 1700 ans, indique Stéphanie Hollocou, chargée du développement culturel et de la communication à l’Inrap Grand Est sud.

Un site archéologique important et précieux

"En France, seuls une vingtaine de décors à dominante stuquée sont répertoriés, pour la plupart assez mal conservés et issus de fouilles très anciennes. On y compte par ailleurs peu de plafonds, qui plus est avec figurations. Cet ensemble est le plus complet à ce jour découvert en France", explique l’Inrap.
De plus, "leur analyse permet aussi de restituer les volumes et l’architecture des pièces et de mieux comprendre les bâtiments romains, leur fonction et le mode de vie de leurs propriétaires." 

En effet, le stuc est un artisanat de luxe à l’époque. La richesse de ces décors indique le statut social des habitants de la villa et donc la présence de personnes très aisées et d’artisans hautement qualifiés à Intaranum. Cette étude permettra de révéler les goûts de l’époque en matière de décoration et d’en apprendre un peu plus sur les us et coutumes de nos ancêtres bourguignons.
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