Pour résoudre la crise porcine, il est beaucoup question ces derniers jours de contractualiser les relations entre industriels et éleveurs. Ce type de contrats existe depuis deux ans déjà pour la filière laitière, et s'il fixe des volumes, il n'offrent aucune garantie sur les prix.
Christophe Berthier, producteur de lait à Chatillon-en-Vendelais en Ille-et-Vilaine a signé son contrat avec Lactalis en 2009, en pleine crise du lait. Il travaillait depuis longtemps avec le numéro 1 mondial des produits laitiers, et s'est donc engagé les yeux fermés dans la contractualisation.Ces contrats ne garantissent pas de marge pour les producteurs
Il faut dire qu'à l'époque les pouvoirs publics se sont faits très rassurants, présentant les contrats comme un remède miracle, qui garantirait les prix et les volumes. Or deux ans après force est de constater que ces contrats ne fixent pas un prix du lait. Ils ne garantissent pas de marge pour le producteur.
Par exemple en juillet 2014, cet agriculteur vendait son lait, 37 centimes d'euros le litre, contre 32 centimes cette année, soit une perte de 2 500 euros sur un mois. Le contrat signé avec Lactalis précise simplement le volume de lait acheté.
Des contrats dénoncés en Normandie
Cette contractualisation individuelle n'a donc pas amélioré le quotidien des producteurs de lait. En Normandie, certains ont même dénoncé les contrats signés avec Lactalis, auprès des tribunaux, regrettant l'opacité des prix.
Difficile de dire, si une contractualisation, nouvelle formule, collective cette fois pour l'ensemble de la filière comme l'a proposée le ministre de l'agriculture ce jeudi, pourrait sauver la filière porcine.
Le reportage à Chatillon en Vendelais et à Vitré (35) de Sylvaine Salliou et Bruno Van Wassehove
Le reportage à Chatillon en Vendelais et à Vitré (35) de Sylvaine Salliou et Bruno Van Wassehove - Interviews : Christophe Berthier, producteur de lait - FDSEA
- Christophe Berthier, producteur de lait - FDSEA