Depuis une dizaine de jours, les Rennais ont de quoi perdre leur latin dans les rues de Rennes. Le responsable : Mardi-Noir, un artiste rennais.
Les manifestations sont sans doute le meilleur endroit pour exprimer ses revendications. Parmi les milliers de personnes qui ont défilé dans les rues de Rennes, une d'entre elles s'est sans doute démarquée des autres. Pas par son leadership, ni par sa voix, et encore moins par sa violence. Au contraire, cet homme de 35 ans souhaite se montrer le plus discret possible, car le silence et l'isolement lui donnent de l'inspiration.
La banque : une inspiration
Mardi-Noir, comme il se fait appeler "sans raison particulière", est artiste. Pendant ces manifestations, la devanture des banques ont attiré son attention. "J'ai été marqué par le fait qu'elles soient barricadées", confie le jeune homme. Pour se protéger, celles qui se situent sur le passage des manifestants ont décidé de fixer des panneaux de bois contre leurs portes et fenêtres. Si les manifestants voulaient y apposer des graffitis, ils pouvaient le faire à l'envi.Mardi-Noir ne s'en est pas privé. Sur ces panneaux, il a collé les logos de banques concurrentes. Celui du Crédit Agricole sur les façades du Crédit Mutuel, celui de la Banque Populaire sur HSBC. "Lors de ces manifestations, il y avait une perte de repères. J'ai voulu amplifier ce phénomène", raconte l'artiste qui précise que toutes les réactions qu'il a recueillies étaient "positives". La démarche plutôt culottée de l'artiste est la suivante : il peint les motifs sur du papier, les découpe puis les colle sur des supports.
##fr3r_https_disabled##
Un habitué
Cette perte de repères a eu son petit effet. "D'emblée, les gens ont été étonnés. 'Ah ! Les banques sont malignes, elles ont apposé leur logo !' me disait-on. Mais en fait, non !" raconte l'artiste. "Je suis surpris que ça soit resté en place aussi longtemps. Les banques auraient pu les enlever et les manifestants, sans comprendre ma démarche, auraient pu les abîmer !", s'étonne Mardi-Noir.Pourtant, il n'en est pas à son coup d'essai. "J'interviens régulièrement dans la ville", glisse Mardi-Noir. "Surtout sur des endroits éphémères", précise-t-il. "J'observe toujours ce qui se passe : les composants, les métariaux." En l'occurrence, l'artiste s'est rendu compte que "ces panneaux de bois étaient un support intéressant." Pari réussi.