2016 est restée dans les annales comme l'année de toutes les menaces et donc de tous les dangers pour le monde agricole en région Centre Val de Loire. L'histoire est-elle en train de trébucher?
Un moral en berne
Des manifestations en cascades et un monde agricole en ébullition. Les paysans ont vécu un cauchemar éveillé. On redoutait des faillites. Des suicides aussi. La fraicheur printanière de ce mois d'avril 2017 et la succession de températures négatives mettent en émoi aussi bien les arboriculteurs, les céréaliers que les viticulteurs. Dans les communes viticoles, c'est le branle-bas de combat.
A Chinon, à Saint-Nicolas-de-Bourgueil ou à Montlouis-sur-Loire, les viticulteurs sont sur le pied de guerre et ont recours à des moyens exceptionnels. Des éoliennes mobiles importées de Nouvelle Zélande pour souffler du chaud. Ailleurs des hélicoptères volant en rase-motte au dessus des lignes à haute tension pour brasser l'air et dégeler les vignes. Pour les viticulteurs, il faut éviter que ne se reproduisent les dégâts de l'an dernier. Ceux-ci avaient atteint 80% par endroits et fait perdre à la profession 100 millions d'euros.
Très chers vignobles du Cher
Les vignobles de Quincy et Reuilly se sont dotés de tours antigel et les viticulteurs de Mennetou Salon sont prêts à expérimenter un dispositif inédit, selon nos confrères de la presse écrite. Une solution de dernière intention : enflammer les vignes avec de la paille pour combattre le gel et réchauffer les bourgeons de la vigne. C'est dire les craintes qui hantent les nuits blanches de ces viticulteurs.
Les céréaliers de la Beauce ne sont pas mieux lotis. Depuis trois mois, ils implorent le ciel et regardent avec appréhension les bulletins météorologiques. Faute de précipitations, ils sont obligés de puiser dans la nappe phréatique. Ce qui leur coûte cher! 50 euros de l'hectare.
Pour eux, ce n'est pas un temps de pouce. Du froid, du sec et du vent. Ce n'est vraiment pas l'idéal. Et le temps presse. Le blé tendre doit être récolté en juillet.