Le sénateur (Les Républicains) de Haute-Marne propose dans un rapport parlementaire que les entreprises instaurent un "permis d'aptitude à utiliser le numérique". Une sorte de permis de conduite destiné aux salariés pour lutter contre la cyber-criminalité.
Ce permis s'accompagnerait de "la mise à niveau régulière de ses détenteurs pour faire face aux évolutions très rapides dans ce secteur" de la sécurité informatique. Le texte sera débattu jeudi au Sénat.
Bruno Sido, rapporteur du texte aux cotés de la députée socialiste Anne-Yvonne Le Dain, constate qu'une bonne partie des attaques informatiques contre les entreprises passent par des employés insuffisamment sensibilisés aux risques, selon la bonne vieille technique du cheval de Troie.
Développer la culture du numérique
Plus généralement, le rapport commandité par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) estime nécessaire de "développer une culture du numérique" dans toutes les classes d'âge et dans tous les milieux sociaux, depuis l'école maternelle. La cyber-sécurité doit faire partie de cet enseignement, qui doit se prolonger jusqu'à la formation continue des fonctionnaires et magistrats, selon lui.
Le texte prône également la diffusion de messages de prévention sur le thème de la sécurité informatique aux heures de grande écoute, à la télévision et à la radio. Le rapport appelle aussi de ses voeux le développement d'équipements de détection d'attaques informatiques français bénéficiant du financement du programme d'investissements d'avenir et de laboratoires de haute sécurité.
Vers un Google français ou européen ?
Face à la toute puissance des Américains dans la sphère internet, Bruno Sido et Anne-Yvonne Le Dain réclament la mise en place d'un "cadre européen
unifié favorable à la sécurisation des données des citoyens européens", et plus généralement un droit européen de la donnée.
Ils veulent "créer l'équivalent d'un Google souverain français ou européen -après l'Aérospatiale ou l'Ariane européennes- tout comme la Chine, l'Inde et la Russie développent actuellement des internets en propre" et "soumettre au droit français les sociétés gérant des serveurs sur le territoire national et les clients français des sociétés gérant des serveurs hors du territoire national".