Le président du conseil exécutif de Corse appelle le gouvernement à faire respecter la libre circulation maritime. Sinon, il n'hésitera pas à demander le remboursement des aides versées par la collectivité territoriale à la compagnie entre 2007 et 2013. Comme le réclame Bruxelles.
Paul Giacobbi menace. Si le gouvernement ne trouve pas une issue à la grève de la SNCM, la collectivité territoriale de Corse (CTC) demandera le remboursement des 220 millions d’euros qu’elle avait versées à la compagnie maritime entre 2007 et 2013, alors que cette dernière était en grande difficulté financière.
Le président du conseil exécutif de Corse appelle solennellement Manuel Valls à faire garantir la liberté de circulation maritime. Et prévient: si la situation n’est pas réglée rapidement, alors la collectivité territoriale n’aura d’autre choix que de "faire valoir [ses] droits".
Paul Giacobbi se range derrière le droit européen
Et pour justifier cet ultimatum, celui qui est aussi député PRG se range derrière le droit européen. Bruxelles a en effet demandé à l’Etat français de recouvrer les aides publiques attribuées à la SNCM, jugées incompatibles avec les règles européennes de la concurrence.
"Depuis un an nous sommes à courir des risques parce que nous n’appliquons pas le droit. […] On ne peut pas demander à une collectivité de risquer des pénalités en centaines de millions d’euros parce qu’on fera semblant de contribuer à prolonger une situation qui de toute façon va s’arrêter", explique Paul Giacobbi. Avant de nuancer: "Il est évident que c’est la solution que je ne souhaite pas."
Reportage: Dominique Moret et Jean-Pierre Grandidier