Après la manifestation qui a réuni plusieurs milliers de personnes samedi à Ajaccio pour réclamer l’amnistie et le rapprochement des prisonniers corses dits politiques, Jean-Marie Poli, président de l’associu Sulidarità était l’invité de notre journal de 19h Corsica Sera.
Invité du journal de 19h Corsica Sera sur France 3 ViaStella, Jean-Marie Poli, président de l’associu Sulidarità a répondu aux questions d’Emilie Arraudeau.E.A. : Vous comptiez sur une très forte mobilisation populaire, avez-vous rencontré le succès attendu ?
Jean-Marie Poli : Ce succès est non seulement attendu mais il va au-delà de nos espérances.[…] Je pense sincèrement -et sur ce sujet qui est d’une importance capitale nous n’avons pas l’habitude de gonfler les choses- je pense que le peuple corse est descendu dans la rue cet après-midi et nous estimons très sincèrement la participation des manifestants entre 8000 et 10000 personnes.
E.A. : Que se passe-t-il maintenant, après cette mobilisation ?
J-M. P. : La question des prisonniers politiques et notamment de l’amnistie qui devrait être une mesure prise par l’Etat français pour la résolution du conflit et la situation aujourd’hui en Corse permet de changer de politique. […] Aujourd’hui une nouvelle donne politique, validée par les Corses aux dernières élections territoriales, a mis aux responsabilités le mouvement national qui portait cette revendication fondamentale de la question des prisonniers politiques. Cette question doit être analysée dans le sens d’une construction d’une société apaisée qui prendra en compte évidemment la résolution de la question des prisonniers politiques par une amnistie.
E.A : Depuis les élections territoriales, les élus et vous-même avez été reçus plusieurs fois par le premier ministre, par son directeur de cabinet, encore récemment par le directeur de cabinet du ministre de la justice. Avez-vous l’impression que ces discussions aboutissent ? Est-ce que vous n’avez pas l’impression au contraire que l’amnistie est aujourd’hui utopiste ?
J-M. P. : Pas du tout. […] Nous sommes par nature optimistes, ça fait 25 ans que nous nous occupons de cette question délicate des prisonniers politiques. L’optimisme est de mise. Mais il est incontestable que les Corses qui sont descendus en masse dans la rue, étaient des gens de tous horizons confondus, de tous bords politiques. […] La preuve éclatante est faite que les Corses font de la question des prisonniers politiques, de leur libération, de leur amnistie, leur retour sur place une question fon-da-men-tale.