La construction d’un nouveau port sur le site de la Carbonite à Bastia fait toujours débat. D’un côté, ses partisans prônent une amélioration de la sécurité des infrastructures portuaires. De l’autre, ses adversaires mettent en avant l’impact environnemental du projet.
Depuis le mois d’août, une image hante les dockers du port de Bastia : celle de leur collègue heurté par un camion. L’homme a succombé à ses blessures quelques jours plus tard. Pour les dockers, la sécurité n’est pas assurée sur le port de Bastia, l’hiver comme l’été.
L’actuel port est devenu trop exigu pour accueillir 2.4 millions de tonnes de fret et 2.5 millions de passagers par an.
Dans le secteur maritime, le projet de la Carbonite est donc considéré comme incontournable. Le nouveau port à la sortie sud de Bastia, composé de 9 postes à quai pourrait accueillir des bateaux beaucoup plus grands. Ses partisans promettent la création de 1.240 emplois et 257 millions d’euros de chiffre d’affaire de plus que le port actuel.
Impact environnemental
Les adversaires du projet, eux, mettent en avant son impact environnemental. Le Préfet de Haute-Corse a pris en mai 2013 un arrêté autorisant la destruction de faune et de flore protégée. 70 hectares d’herbiers de posidonie seraient détruits, et le cordon lagunaire de la Marana pourrait être, selon eux, modifié.
Ce doute sur l’impact environnemental a fait l’objet d’un débat à l’Assemblée de Corse. Le président du Conseil exécutif a reconnu lui-même que les études scientifiques menées jusqu’à présent ont été insuffisantes. Sur proposition du maire de Bastia une motion a été votée pour effectuer de nouvelles recherches.
Des "mesures obligatoires" doivent également compenser la construction du port. Une aire marine protégée comprenant 5 sites - Saint-Florent, les îles de Finocchiarola, le grand herbier de la cote orientale, Solenzara et Porto-Vecchio - doit être mise en place par l’office de l’environnement avant le début des travaux.
Le coût du projet
Autre débat : le montant du projet, déterminé au départ à 250 millions d’euros, puis à 500 millions et enfin à 300 millions si le port est réduit de moitié. Pour les détracteurs du projet, la construction du port va forcément nécessiter l’apport de capitaux privés.