Deux syndicats de cheminots se sont alarmés jeudi de la volonté du président LR de PACA, Christian Estrosi, d'accélérer l'ouverture à la concurrence de ses TER, dont le réseau, vieillissant et saturé, souffre de nombreux retards et annulation.
Sud Rail a dénoncé la "mauvaise foi idéologique" de Christian Estrosi, "dont la famille politique combat le service public ferroviaire, aidé en cela par une direction SNCF complice".
"Les suppressions de trains sont en grande partie dues à un manque de personnel, du fait notamment d'une contre-réforme des retraites --voulue là aussi par sa famille politique-- qui conduit à une non-prévisibilité des départs", estime le syndicat.
Du côté des usagers, reportage ce jeudi matin à Marseille :
Réactions des usagers et de syndicats ce jeudi matin à Marseille.
Intervenant : Laurent Delours Secrétaire général CGT Cheminots PACA
"Cette situation est aussi due à une absence de financement du système ferroviaire - assumée par tous les gouvernements successifs", ajoute-t-il. Mercredi, M. Estrosi avait annoncé rompre les négociations avec l'entreprise publique sur la reconduction de la convention qui régit les TER dans la région, et vouloir engager l'ouverture à la concurrence avant même la date prévue de 2019, "si l'Etat le permet".
Le président de la région souligne que 40 trains étaient supprimés en moyenne par jour depuis janvier, entre les grèves (86 jours depuis le début de l'année), les annulations et les "pannes de conducteur".
"Que propose-t-il ? Rien"
"Faire porter la responsabilité de la dégradation (...) sur les conducteurs de trains est tout bonnement scandaleux", a affirmé de son côté la FGAAC-CFDT, un syndicat de conducteurs, qui dénonce "la gestion catastrophique du personnel de conduite par l'entreprise SNCF".
"Lorsque Christian Estrosi se plaint des trains supprimés, que propose-t-il ? Rien. Ou plutôt si, il supprime lui-même des trains, pour les
remplacer par des autocars sur des routes embouteillées, en dépit du bon sens écologique", a dénoncé de son côté l'écologiste Sophie Camard, qui menait la liste EELV/Front de Gauche aux dernières régionales.
Du côté des usagers, l'association NosTerPaca regrette d'avoir été tenue à l'écart. "Ce n'est pas du tout la meilleure manière d'aborder le problème que de faire de la politique avec ça", a déclaré son secrétaire, Gilles Marcel, à l'AFP. "Ce n'est pas l'ouverture à la concurrence qui va régler le problème des TER : ce n'est pas pour autant que les infrastructures vont se développer et que la maintenance va suivre", a-t-il déploré. - Avec AFP -