Le CHU de Besançon sera jugé la semaine prochaine pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui. C'est une première en France pour un établissement de santé. Les syndicats sont formels : la direction savait qu'il y avait de l'amiante dans les locaux où travaillaient des salariés.
L'intersyndicale du CHU Minjoz de Besançon a donné une conférence de presse pour expliquer le "dossier amiante".
Mercredi prochain, l'hôpital Jean Minjoz comparaîtra comme personne morale devant le tribunal correctionnel de Besançon. C'est une première nationale pour un établissement de santé. Il est accusé, à l'initiative du procureur de la république, de "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".
Selon les 4 syndicats (CFDT, CGT, FO et SUD), depuis 2010, ils dénoncent l'attitude de la direction : à l'occasion de travaux, des agents et des salariés d'entreprises extérieures ont été exposés aux poussières d'amiante. L'amiante peut provoquer des cancers, notamment pulmonaires.
Le tribunal examinera durant deux jours les faits caractérisés qui ont eu lieu de 2010 et jusqu'en 2013. Le CHSCT (Comité Hygiène et Sécurité et Conditions de Travail) et 48 agents de l'hôpital se sont portés partie civile. Parallèlemlent à ce procès, un cas de maladie professionnelle dûe à l'amiante vient d'être reconnu pour un salarié aujourd'hui en retraite.
Il était prévu que les travaux de désamiantage, commencé en 2009, devaient être terminés en 2015. A ce jour, seulement 3 des 8 étages que compte le bâtiment ont été traités.
Cette affaire bisontine, toujours selon l'intersyndicale, sera très suivie avec attention nationalement : d'autres hôpitaux en France sont concernés également par l'amiante, à Troyes, Poitiers, Amiens et Bordeaux... L'hôpital Jean Minjoz n'a pas souhaité s'exprimer.
Voir l'interview de Pascal Hudry, secrétaire du CHSCT, Comité Hygiène et Sécurité et Conditions de Travail :