Décidée par l'Etat pour rationaliser les contrôles douaniers dans 13 petits aéroports français, la disparition des points de passages frontaliers inquiète les élus locaux. Le monde de l'aviation, lui, redoute de perdre une clientèle d'affaires internationale.
Ce n'est pas vraiment un avis de tempête, mais le trou d'air sera difficile à encaisser. Pour rationaliser les contrôles douaniers dans 13 petits aéropors français (sur les 86 que compte le territoire), l'Etat a décidé la disparition des points de passage frontaliers. En Franche-Comté, deux aérodromes sont concernés : celui de Besançon-la-Vèze, et celui de Courcelles-lès-Montbéliard.
Concrètement, si un pilote arrive de Moscou ou de Londres, il n'aura plus le droit de se poser dans l'un de ces aérodromes. Les Suisses, qui sont dans l'espace Schengen, ne sont pas concernés.
Un frein au développement
A la Vèze, la nouvelle est vécue comme une injustice : « Les investisseurs qui voudront venir à Besançon ne viendront plus », regrette Claude Domergue, pilote et chef d'entreprise. « Nous, en tant que jeunes, on a envie de poursuivre notre métier, lâche Edouard Mignon, pilote instructeur. Si on nous empêche de nous développer, c'est vraiment dommage. »
A l'aérodrome de Courcelles, c'est le même problème. Certes les vols hors espace Schengen sont plutôt rares, tout comme la présence des douaniers, mais cette décision de l'Etat va pénaliser toutes les entreprises du secteur.
« C'est une disposition qui peut contrarier notre développement futur, notamment en termes de déplacement des personnes et des matériels, se plaint Michel Saunier, directeur de l'aérodrome de Courcelles-lès-Montbéliard. N'oublions pas que nous sommes un des premiers pôles industriels de France. » « Aujourd'hui, on fait mourir notre développement », enchérit Charles Demouge, président de l'Agglomération de Montbéliard.