2 133 emplois seront supprimés l'an prochain dans les usines du constructeur automobile en France. Pas de licenciements secs. Mais des départs volontaires. A Sochaux (Doubs), les syndicats ne s'étonnent pas de ces suppressions prévues.
Les usines de France devraient voir partir 2133 postes en 2017. Le syndicat FO confirme une centaine de suppressions de postes pour l'usine PSA de Vesoul en Haute-Saône. Un comité central d'établissement s'y tiendra jeudi matin. Pour Sochaux, les syndicats n'avaient pas encore communication du nombre de postes amenés à disparaître en 2017.
Quels dispositifs pour supprimer ces postes ?
La direction mise sur une hausse des "mobilités externes sécurisées" (projet professionnel vers un autre employeur, congé de reclassement ou de transition professionnelle...). Elle espère convaincre l'an prochain "au moins 1.025 salariés".983 "congés seniors" sont envisagés l'année prochaine, là où près de 1.600 étaient attendus en 2016. Avec ce dispositif, les salariés peuvent partir plusieurs années avant l'âge légal de retraite (jusqu'à 5 ans à Rennes et Poissy), avec 70% ou 75% de leur rémunération brute.
Des congés "longue durée" sont aussi prévus pour environ 125 salariés. Payés 600 euros bruts par mois et assortis d'une prime, ils permettent aux volontaires de quitter l'entreprise pendant deux ans maximum.
Ce n'est pas un plan social
PSA envisage des départs volontaires pour la 4e année consécutive. Ce n'est "pas un nouveau plan social", simplement des "départs sur la base du volontariat" comme convenu dans l'accord social triennal conclu en juillet avec les syndicats majoritairesParmi eux Force Ouvrière. Interrogé ce matin, le représentant de l'usine de Sochaux Pascal Pavillard indique que "c'était prévisible. C'était bien signalé dans le nouveau contrat". L'important pour lui est que l'entreprise permette toujours aux séniors de partir plus tôt.
Aller dire à un gars de 57 ans qui est sur les chaînes de montage qu'il doit continuer encore plusieurs années, vous allez voir ce qu'il va vous répondre.
Le représentant se veut pragmatique " on a sorti la tête de l'eau mais le marché de l'automobile, ça change énormément". Des départs en préretraite, des non remplacements de postes, et 1000 embauches d'ici 2019, la contrepartie est raisonnable pour Pascal Pavillard.
Des suppressions de postes inacceptables pour la CGT
Le syndicat CGT qui est le seul à ne pas avoir signé l'accord triennal a très vite réagi ce matin par un communiqué."Ces suppressions de postes se font en toute complicité avec l'Etat actionnaire à 14%", déclare le syndicat pour quoi tous les voyants sont au vert dans le groupe automobile.
Sur le sort de Sochaux, le délégué Patrick Poirot est pessimiste. "On est plus de 9000, on va passer à 7000, 6000 d'ici quelques années". Le représentant syndical rappelle le projet de passer à une seule ligne de production dans l'usine historique, là encore cela devrait entraîner des suppressions d'emplois.2 133 suppressions de postes chez PSA malgré les milliards de bénéfices. Inacceptable ! Ci-joint le communiqué de presse de la CGT. pic.twitter.com/1MI2codAhT
— Jean-Pierre Mercier (@JPierre_Mercier) 17 octobre 2016