Le TGV a bel et bien favorisé le tourisme et en particulier le tourisme d'affaires. Un secteur qui se développe à grande vitesse, surtout depuis que Paris est à moins de deux heures de Strasbourg.
Première halte dans un hôtel du centre ville. Nous y rencontrons Robert Lacoste. Ce parisien organise des formations à Strasbourg et ce jour-là, il a réuni des Mexicains, des Brésiliens et des Allemands autour d'un petit déjeuner international en formule business. "C'est le tissu de PME qui est intéressant pour nous, explique ce professionnel, nous en profitons pour nous faire connaître et connaitre les entreprises de la région... (et) en TGV, c'est quand même pas très loin".
Claire-Lise Baumann est la directrice de l'Hôtel Beaucourt où a lieu cette formation. Le tourisme d'affaire fait partie de sa stratégie commerciale. Il représente aujourd'hui 60% de sa clientèle. Il y a 10 ans pourtant, les hôteliers strasbourgeois redoutaient l'arrivée du TGV assure cette professionnelle : "On pensait que les Parisiens repartiraient le jour-même, (...) c'était sans compter que tout à coup, on devenait un point accessible de partout. Et les réunions, les séminaires ont commencé à être organisés (...) on a été très surpris, agréablement surpris", raconte encore madame Baumann.
L'établissement accueille aussi des séminaires d'entreprises. Le jour de notre tournage, le roi du Bretzel y réunissait ses collaborateurs venus du monde entier. L'occasion de vanter le bon vin alsacien, la galanterie à la française… et le TGV qui fait de Strasbourg, "The place to be". "La ville a une taille humaine, particulièrement adaptée pour pouvoir combiner réunions, visite culturelle et découverte de la gastronomie locale", explique Rozenn Muller, manager chez Dr Oetker France.
Strasbourg avec ses bateaux mouches, ses restaurants, ses 9000 chambres d'hôtel et son nouveau Palais de la musique et des congrès devient une destination incontournable du tourisme d'affaires. Pour se hisser dans le top 3 des villes françaises organisatrices d' événements, l'Eurométropole fait du lobbying. En coulisses, tout se passe dans une petite maison située à l'arrière du PMC, "le Strasbourg convention bureau". Ici on se sent pousser des ailes depuis que Paris et son aéroport sont à 1H45. "Être à moins de deux heures d'un aéroport international nous permet d'aller plus loin dans nos démarchages et d'internationaliser nos salons", assure Mireille Dartus, la responsable de cette structure.
Strasbourg paraît profiter davantage du deuxieme effet TGV. D'ailleurs la ville en fait aujourd'hui une stratégie de développement. Le président de l'Eurométropole, Robert Herrmann, explique que le TGV est "d'abord un outil d'aménagement du territoire", d'où la nécessité, selon lui, de "terminer ce projet magnifique, transfrontalier, européen, qu'est le TGV Est".
Au cœur de l'Europe, la capitale du Grand Est, cherche maintenant à héberger de nouvelles entreprises, comme Adidas qui posera ses valises dans le prochain quartier d'affaires Archipel au Wacken . Le nouveau TGV a été déterminant, lors de la signature.