Le grand rassemblement annuel des militants kurdes a eu lieu ce samedi 11 février à Strasbourg. Près de 15.000 personnes ont pris part à la manifestation.
Pour la 18e année consécutive, les militants ont entendu "dénoncer le complot international du 15 février contre le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, capturé à Nairobi en 1999 et condamné en Turquie à la perpétuité", explique Hélène Erin, porte-parole du peuple kurde de Strasbourg. La manifestation a lieu cette fois dans un contexte particulier avec une "Turquie qui court à grande vitesse vers une guerre civile", poursuit-elle. "Le peuple kurde est très directement lié aux espoirs de paix au Moyen-Orient, puisqu’il combat également efficacement Daesh en Irak et en Syrie ". Il y avait "entre 12.000 et 15.000" manifestants selon un responsable de la police, de 15.000 à 17.000 personnes selon les organisateurs.
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Les manifestants se sont d'abord rassemblés entre le boulevard de Lyon et celui de Nancy. Le cortège s'est ensuite rendu sur le parking des Vanneaux à la Meinau, pour un meeting à 13h. Venus d'Allemagne, de France, de Belgique et du Luxembourg par autocar, train ou voiture, les membres de la communauté kurde sont arrivés tôt samedi matin à Strasbourg. Le plus important contingent était allemand. "Strasbourg, c'est le centre de l'Europe, la ville du Conseil de l'Europe, du Parlement européen, de la Cour européenne des droits de l'Homme", a souligné Mirtaza, 60 ans, venu de Nancy, pour justifier le choix de la capitale alsacienne pour ce grand rassemblement.
De grands moyens avaient été déployés pour l'encadrer en raison du regain de tension en Turquie entre le pouvoir et le PKK. Toutes les rues débouchant sur le parcours avaient été barrées par des camions-bennes, dispositif mis en place depuis l'attentat du 14 juillet à Nice pour empêcher toute attaque au moyen d'un véhicule. Plusieurs unités de gendarmes avaient en outre été déployées. La communauté kurde avait organisé un imposant service d'ordre et les bagages étaient fouillés. Un groupe de sympathisants non-kurdes avait pris la tête du cortège portant un portrait d'Abdullah Öcalan.