Le commissaire européen à la Santé a défendu mardi devant les eurodéputés à Strasbourg le système d'alerte rapide de l'Union européenne en matière sanitaire et annoncé travailler à une meilleur coordination avec les dossiers de fraude, après le scandale des oeufs contaminés au fipronil.
"Le système fonctionne"
"Le système fonctionne", a assuré Vytenis Andriukaitis devant des députés inquiets de la façon dont la contamination s'est répandue à des millions d'oeufs au sein de l'UE.
Le commissaire à la santé s'est également dit "consterné" que "les actions criminelles de quelques uns puissent remettre en cause l'intégrité et la réputation de toute la chaîne alimentaire" de l'UE.
"Le recours au Système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et aliments pour animaux, combiné à la législation sur la traçabilité des aliments, nous a permis de retrouver rapidement et détruire les produits alimentaires concernés dans l'Union", a-t-il souligné.
Améliorer la communication entre Etats membres
M. Andriukaitis estime que le travail des institutions après ce nouveau scandale sanitaire devra surtout se concentrer sur l'amélioration des interactions entre le RASFF et le Réseau de lutte contre la fraude alimentaire (FFN).
"Avec cet objectif en tête, la Commission est en train de développer une plateforme commune pour ces systèmes, et d'explorer la possibilité d'un réseau unique regroupant les autorités des Etats membres", a expliqué le commissaire.
Dans l'affaire des oeufs contaminés, la Belgique, premier pays à avoir sonné l'alerte, a d'abord eu recours au FFN pour demander des explications à son voisin néerlandais après qu'un éleveur eut retrouvé des traces de fipronil dans ses oeufs début juin.
Les autorités belges venaient de se rendre compte que le fipronil - strictement interdit dans la chaîne alimentaire - avait probablement été introduit dans les exploitations lors de traitements contre le pou rouge effectués par une entreprise néerlandaise, ChickFriend, elle-même liée au fournisseur belge de produits sanitaires Poultry-Vision.
Ces deux sociétés sont visées par des enquêtes judiciaires en Belgique et aux Pays-Bas.
48 pays concernés
Ce n'est que le 20 juillet que la Belgique avait alerté ses partenaires de l'UE via le RASFF.
Au total 25 des 28 Etats membres ont été affectés par la distribution d'oeufs ou de produits transformés à base d'oeufs provenant de fermes bloquées.
En outre, 23 pays tiers ont été touchés.