"La censure vient de nos compatriotes qui se sont radicalisés, c'est inacceptable". L'ancien directeur de "Charlie Hebdo", Philippe Val, a été victime d'une tentative d'agression, dans la soirée du jeudi 9 novembre, à Strasbourg. Nous avons recueilli sa réaction le lendemain de l'incident.
Philippe Val, qui a notamment été le directeur de publication de Charlie Hebdo de 1992 à 2009, était l'invité du festival "off" du Forum mondial de démocratie, ce jeudi 9 novembre au soir. La conférence était suivie par près de 200 personnes et elle avait lieu à la librairie Kléber de Strasbourg.
Mais une tentative d'agression sur Philippe Val a perturbé le début de l'événement. Après l'avoir copieusement insulté, un homme présent dans le public a tenté de monter sur la scène pour attaquer l'ancien directeur de Charlie Hebdo. Nous avons pu recueillir sa réaction au lendemain de l'incident.
"Pour certaines personnes, explique Philippe Val à France 3, c'est devenu difficile en France de faire des conférences publique, ce qui est quand même extrêmement grave parce que la censure ne vient pas du pouvoir, elle vient d'autour de nous, elle vient de nos compatriotes qui se sont radicalisés et ça c'est inacceptable, c'est la liberté d'expression qui est menacée."
Une tentative d'agression très rapide
Mais revenons sur le déroulé exact de cette tentative d'agression. Quelques minutes après le début de sa "leçon inaugurale", Philippe Val a été pris à partie par un homme présent dans le public. Selon des spectateurs, cet individu "surexcité et confus" aurait insulté l'ancien directeur de Charlie Hebdo. Gardant son calme, Philippe Val l'a invité à venir discuter avec lui à la fin du débat.Une spectatrice raconte la scène
Un court instant de répit s'en suit, puis l'homme se précipite vers la scène où se trouvaient Philippe Val et les autres invités. L'officier chargé de la sécurité de Philippe Val, ainsi qu'un organisateur, le plaque à terre. Les forces de l'ordre ainsi que la BAC brigade anti-criminalité) arrivent dans la foulée. L'homme est alors interpellé et placé en garde à vue. Ses motivations ne sont pas encore connues : le parquet étant injoignable pour le moment. Selon des témoins, l'homme portait une capuche et aurait une quarantaine d'années.