Burn-out, rupture d'anévrisme, dépression, accident : les témoignages recueillis par l'équipe du chercheur Jean-Denis Budin pour rédiger "Ne vous tuez plus au travail" sont un cri d'alerte sur les dangers du surmenage professionnel.
Ce phénomène est trop "mésestimé, voire nié" parce qu'il est la somme de cas individuels et qu'il y a une "difficulté incontestable" à en distinguer les facteurs professionnels et personnels, a expliqué Jean-Denis Budin, cofondateur du Credir, association créée en 2013 à Kientzheim, dans le Haut Rhin, pour aider les dirigeants et cadres d'entreprise en état d'épuisement physique et mental.
L'ouvrage "repose entièrement sur le vécu", souligne-t-il. Les situations décrites retracent, de façon anonyme, une partie des 200 témoignages accumulés en quatre ans par le Credir lors des "récits de vie" qui inaugurent chacun des stages très originaux de remise en forme. Enseignant et chercheur en sciences de gestion, Jean-Louis Budin a lui-même connu un burn-out en 2008.
Se déconnecter des outils numériques
L'équipe du Credir a acquis la conviction qu'il existe un "syndrome des 3S: suractivité, stress prolongé, sommeil insuffisant", déclencheur potentiel d'un cercle infernal contre lequel le livre se veut être "lanceur d'alerte".Cinquante recommandations concluent l'ouvrage. Une d'elles appelle à considérer comme "toxique pour la santé" le fait de travailler plus de 70 heures par semaine. Une autre conseille de ne pas dépasser 80 heures d'activités professionnelles et extraprofessionnelles. Une troisième invite à se déconnecter des outils numériques une à deux heures avant de se coucher.