Le président de la région Grand Est Philippe Richert (LR) devrait annoncer sa démission ce samedi

La rumeur circule depuis quelques jours au congrès des régions d’Orléans. Philippe Richert devrait annoncer ce samedi à 15 heures qu’il quitte la présidence de la région Grand Est.

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Démissionnera ou démissionnera pas ? Depuis l'ouverture du congrès des régions à Orléans mercredi 27 septembre, c'est la rumeur dont tout le monde parle. Ce jeudi, tout semble indiquer que Philippe Richert s'apprête à jeter l'éponge un an et neuf mois après son élection à la tête de la région Grand Est. Il vient d'annuler une interview prévue ce jour avec la rédaction de France 3 et a précisé qu'il ne communiquerait plus avant samedi.

Le jeudi noir de Philippe Richert

Une interview dans l'Est Républicain a mis le feu aux poudres ce jeudi matin. Le journal y rapporte que Philippe Richert aurait déclaré qu'il "n'en pouvait plus" du harcèlement permanent dont il est l'objet. Depuis la concrétisation de la réforme territoriale, Philippe Richert est considéré par de nombreux Alsaciens comme un "traître" qui aurait abandonné l'Alsace au profit du Grand Est.

Pour vérifier les affirmations de nos confrères, la rédaction de France 3 Alsace a sollicité le service de presse du président de la région pour lui demander une interview. Dans un premier temps, l'entretien avait été accepté par Philippe Richert avant d'être annulé quelques heures plus tard. Dans l'entourage de Philippe Richert, on le confirme : "Il ne communiquera plus avant samedi." Les services de Philippe Richert viennent enfin de diffuser une invitation à une conférence de presse du président le samedi 30 septembre à 15 heures.
 

Dans le panneau

Ces derniers mois, et en particulier depuis la rentrée, la contestation n’a cessé de monter chez les nostalgiques de la région Alsace. D’abord mi-septembre, avec l’affaire des panneaux. L’annonce du remplacement de la signalisation « Alsace » au profit de panneaux Grand Est a beaucoup fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux. Leur colère a trouvé un relais au sein du conseil régional par la voix de Jean-Claude Bader (FN) qui a attaqué Philippe Richert sur le sujet, l’accusant d’être le fossoyeur de l’Alsace.

Quelques jours plus tard, l’appel des 100 en a remis une couche : une centaine de personnalités (artistes, sportifs, intellectuels de la région) a demandé un retour aux frontières d'avant - pour créer une région Alsace qui serait dotée de ses propres compétences départementales et régionales. Le conseil unique d’Alsace, c’est justement le grand combat perdu de Philippe Richert.

Sénateur à 39 ans

Mis à part un mandat ministériel entre 2010 et 2012 (il est alors en charge des Collectivités territoriales), Philippe Richert a fait toute sa carrière en Alsace. Il fait ses premiers pas en politique aux côtés d’Adrien Zeller, en 1982. Pour son premier mandat, il est conseiller général du Bas-Rhin, sous l’étiquette centriste « Initiatives alsaciennes ». Trois ans plus tard, il entre au conseil régional d’Alsace, où il siègera jusqu’en 1992. Cette année-là, à 39 ans, il devient le plus jeune sénateur métropolitain.

En 1995, il perd les élections municipales face à la candidate socialiste Catherine Trautmann, et prend la présidence du conseil général du Bas-Rhin en 1998. C’est à ce poste qu’il menèra à terme la construction du Mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck ou encore le Vaisseau (la cité des sciences de Strasbourg). 
 

Président de l’Alsace

Adrien Zeller, le président de la région Alsace disparaît brutalement pendant l’été 2009. La droite alsacienne se réunit alors pour désigner son chef de file : ce sera Philippe Richert. Après les élections régionales de mars 2010, il est élu à la présidence du conseil régional. Il est alors le président de la seule région de France à être restée de droite après les élections. Il défend alors la fusion du Bas-Rhin et du Haut-Rhin au sein d’une entité unique : le «conseil d’Alsace».

2013 : son grand projet de conseil d’Alsace retoqué

Le 24 novembre 2012, il fait voter le projet de « Conseil d’Alsace » par les trois assemblées : le Conseil régional et les deux conseils généraux doivent fusionner, après quoi le vote sera entériné par référendum. Les sondages sont optimistes, Philippe Richert s’investit à fond dans la campagne pour le Oui.

Mais le dimanche 7 avril 2013, le non l'emporte. A la question "Approuvez-vous le projet de création d'une collectivité territoriale par fusion du conseil régional d'Alsace, du conseil général du Bas-Rhin et du conseil général du Haut-Rhin ?", 57,65% des Alsaciens répondent oui, mais le Haut-Rhin rejette l'idée à 55,74% et la participation est insuffisante.

La position de Philippe Richert concernant la réforme territoriale et la fusion de l'Alsace avec la Lorraine et Champagne Ardennes a évolué au fil du temps. En témoignent les différentes déclarations du président de la région Grand Est.


Réaction d'Unser land

Dans un communiqué publié ce jeudi, le parti régionaliste Unser land réagit aux rumeurs de démission de Philippe Richert en la qualifiant de "décision logique et inéluctable". "La détermination de M. Richert à vouloir coûte que coûte imposer la région Grand Est est en opposition frontale avec les attentes de nos concitoyens" peut-on lire dans ce document intitulé : "Fermons la page du Grand Est et ouvrons celle de l'Alsace !"

Et après ?

Plusieurs personnes pourraient succéder à Philippe Richert s'il confirme sa démission. Parmi les personnalités, figure le nom de Jean Rottner, maire (LR) de Mulhouse et conseiller régional Grand Est. Des Lorrains sont également pressentis : Jean-Luc Bohl (UDI) , président de l'agglomération de Metz-Métropole et maire de Montigny-lès-Metz (Moselle) et Valérie Debord (LR), ajointe au maire de Nancy et vice-présidente de la région Grand Est.


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