C’est la mobilisation générale dans la commune d’Huningue. En Avril dernier les médecins généralistes du pôle santé ont quitté le navire suscitant l’inquiétude de la population. Le Maire et les pharmaciens s’organisent pour trouver de nouveaux praticiens.
Depuis le 1 avril, Huningue, commune proche de la frontière bâloise, n’a plus aucun médecin généraliste.
Auparavant, ils étaient quatre à avoir investi le pôle santé, L’Intendance, construit en 2014 par la municipalité. Il réunit également pédiatres, psychologues, infirmiers et cardiologues.
En septembre 2016, le plus âgé d’entre eux avait annoncé son départ en retraite. Un premier envol qui a, semble-t-il, ouvert la voie aux autres.
Début 2017, les trois praticiens restants ont prétexté un surcoût de loyer trop important suite au départ de leur confrère pour mettre les voiles eux-aussi. Une patientèle difficile et des actes d’incivilités courants seraient également à l’origine de leur décision.
Résultat, les 7 000 habitants doivent désormais se rendre dans les communes avoisinantes pour se faire soigner.
Une situation inquiétante pour les deux pharmaciens d’Huningue qui ont décidé de faire circuler une pétition auprès de leur clientèle. Elle a déjà réunie plus de 300 signatures en une semaine.
« Nos deux professions sont complémentaires. S’il en manque une, c’est le patient qui est lésé, c’est impensable », argumente Jérôme Haby, responsable de la pharmacie des Eaux vives.
À quelques jours des élections législatives, Jérôme Haby espère interpeller les candidats pour qu’ils alertent au plus haut sommet de l’Etat sur le problème des déserts médicaux. Le professionnel demande notamment la régionalisation des diplômes pour permettre une offre de soins plus performante et mieux adaptée au territoire.
De son côté, le maire d’Huningue, Jean-Marc Deichtmann, a réuni, en février dernier, l’ensemble des professionnels de santé de sa commune pour trouver une solution. Mise en place de la télémédecine, intervention de médecins remplaçants, petites annonces… aucune de ces solutions n’a fonctionné.
Reste alors à communiquer le plus largement possible pour faire venir le messie. Elus, professionnels de santé et habitants veulent y croire.