Déconfinement : "Une lueur d'espoir", l'Etat va prendre en charge les factures des boîtes de nuit pendant trois mois

Depuis quatre mois, les boîtes de nuit sont fermées du fait de l'épidémie de coronavirus. Cette situation est particulièrement difficile sur le plan économique pour leurs patrons. Ils avouent leur soulagement d'être enfin aidés par l'Etat, même si aucune réouverture n'est au programme.

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Les boîtes de nuit étaient un peu les oubliées du déconfinement. La situation vient de changer. Ce vendredi 24 juillet, le ministre délégué aux PME (petites et moyennes entreprises), Alain Griset, a annoncé plusieurs mesures dont la prise en charge des factures des discothèques sur trois mois. Un soulagement pour les acteurs du secteur. 

"Depuis la fermeture, les discothèques ont perdu 250 millions d'euros. Avec le chômage partiel, le fonds de soutien et ces nouvelles aides, un tiers des frais fixes a été pris en charge par l'Etat", explique Patrick Malvaës, président national du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL). 

C'est donc "une bonne nouvelle", même si le président de ce syndicat majoritaire a dû rappeler au gouvernement que les aider, c'était sauver des entreprises et des emplois : "Il y avait le risque que 8 000 employés -sur les 25 000 que compte le secteur des discothèques- soient mis sur le carreau."

Selon lui, "le tiers des boîtes de nuit aurait pu déposer le bilan sans ces aides."Ce n'est pas Yannick Lhommel, 28 ans de métier et patron du Bankok et de La Suite à Calais, qui va le démentir.  "C'est la pire période de ma carrière. Je n'aurais jamais imaginé vivre ça de ma vie. On a toujours peur d'une fermeture administrative qui peut aller jusqu'à un mois. Mais là, on va sur sept mois de fermeture. C'est énorme !"

La prudence reste donc de mise du côté du syndicaliste Patrick Malvaës : "On doit revoir le gouvernement fin août pour une réouverture des boîtes en septembre. Si ce n'est pas le cas, il faudra que certains pensent à une reconversion."

Une réouverture en septembre ? 

Yannick Lhommel aurait bien aimé rouvrir, et assurer du travail à ses 17 employés : "J'aurais pu restreindre ma capacité d'accueil à 50 %, et donc n'avoir que 150 clients dans mon établissement. Si tout le monde portait un masque, qu'il y avait du gel hydroalcoolique et une surveillance accrue sur le port du masque, je ne vois pas où aurait été le problème."

"Depuis des années, les discothèques font face à de nouvelles restrictions en permanence. Quand il faut faire respecter l'ordre, on est les premiers à le faire. Ce qui aurait pu se passer dans les discothèques se passe actuellement dans les bars, les salles, les logements."

Aujourd'hui pour être une discothèque, il y a une condition à remplir : ne pas être une discothèque. Car partout, dans les bars, la rue, les quais, les gens dansent et se voient. C'est de la discothèque sauvage.

Patrick Malvaës, président national du Syndicat national des discothèques et des lieux de loisir.

Une remarque soutenue par Patrick Malvaës qui dénonce les "discothèques sauvages". Il estime que les seuls établissement à ne plus avoir d'activités de boîtes de nuit sont les discothèques elles-même. "Partout, dans les bars, la rue, les quais, les gens dansent et se voient."

Pourtant, il ne plaide pas pour une réouverture trop rapide : "la santé doit être primordiale. Nous avons proposé des protocoles sanitaires, mais on n'a pas encore eu de réponse. Les discothèques sont prêtes à rester fermées, mais il faut continuer à les aider car sinon elles vont mettre la clé sous la porte."

Rendez-vous est donc donné fin août avec l'espoir d'une meilleure visibilité sur l'avenir. 
 
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