Le secrétaire d'État à l'Industrie Christophe Sirugue a exprimé jeudi la "vigilance" du gouvernement sur le dossier du groupe verrier Arc International, et s'est dit prêt à rencontrer son nouveau dirigeant en France, pour travailler sur des solutions "pérennes" pour l'entreprise.
"Il y a aujourd'hui des interrogations quant à la situation financière de ce groupe", a observé Christophe Sirugue, répondant au sénateur Dominique Watrin (PCF, Pas-de-Calais) lors de la séance des questions au gouvernement. Un point a été fait très récemment avec la direction du groupe et les partenaires sociaux sur la situation financière et sur le projet industriel, et des "propositions d'accompagnement" ont été présentées par les services du ministère de l'Économie, a-t-il indiqué.
Le secrétaire d'État a ajouté qu'une rencontre a été proposée au nouveau directeur général d'Arc France, Tristan Borne, qui doit prendre ses fonctions le 3 avril. Cette rencontre sera l'occasion pour Bercy d'"exprimer à nouveau la vigilance extrêmement importante de l'État", mais "aussi notre disponibilité pour pouvoir travailler avec lui et avec les différents acteurs locaux sur des solutions (...) pérennes", a dit M. Sirugue. L'objectif sera de "permettre de continuer à moderniser l'outil de production, tout en ayant en tête la difficulté de la situation financière", a-t-il expliqué.
Une situation financière difficile
Le groupe Arc International, leader mondial des arts de la table, a été repris en 2015 par le fonds américain PHP, alors qu'il était proche du dépôt de bilan. Le plan de relance comprenait un financement à hauteur de 250 millions d'euros, venant d'un consortium comprenant notamment un fonds souverain russe et une filiale de la Caisse des dépôts, CDC International.Arc avait annoncé fin octobre 2016 qu'un premier tirage de 50 millions d'euros avait été réalisé. "Aujourd'hui, l'entreprise est dans une mauvaise passe", a affirmé M. Watrin dans sa question. "Le fonds souverain russe semble réticent à débloquer la deuxième tranche de 50 millions, le propriétaire américain ne semble pas décidé à remettre la main à la poche et c'est l'avenir du groupe qui est de nouveau menacé", a déclaré le sénateur.