Fermée aux voyageurs il y a un an, la ligne SNCF qui traverse le sud du département de l'Aisne nécessite des travaux urgents si l'on veut maintenir la desserte fret des entreprises. Le Conseil départemental vient de voter une participation aux travaux alors que ce n'est pas de sa compétence.
D'un côté des lignes à grande vitesse tout juste inaugurées, 6 millions d'euros de festivités. De l'autre, une voie ferrée moribonde entre Fismes et La Ferté Milon dont l'Etat et la SNCF ne veulent pas financer seuls l'entretien.
Fermée aux voyageurs il y a un an, cette liaison qui traverse le sud du département de l'Aisne, nécessite des travaux urgents, si l'on veut maintenir la desserte fret des entreprises. Coût estimé : 30 millions d'euros.
Cela va être fait, mais à quel prix.
Le Conseil départemental de l'Aisne vient de prendre sa décision. Il versera 2 millions 4 de participation alors que ce n'est pas sa compétence, comme l'explique le président (UDI), Nicolas Fricoteaux : "Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous finançons des infrastructures qui ne sont pas les nôtres et là nous sommes vraiment au cœur de la difficulté qui est celle du monde rural, c'est qu’il n'y a pas vraiment de politique d’aménagement du territoire dans ce pays".
Si cet avis est loin d'être partagé par l'opposition départementale qui dénonce un chantage de la SNCF dans cette affaire, au contraire, pour l'Etat et SNCF Réseau, l'engagement des collectivités était inévitable : "L'Etat est engagé dans un programme de régénération d’un réseau qui en a bien besoin. Les moyens financiers sont mis de façon prioritaire sur les lieux les plus circulés et sur les lieux les moins circulés nous travaillons avec les partenaires du territoire pour assurer le financement".
Désormais, les élus redoutent de voir rapidement la SNCF revenir frapper à la porte des collectivités pour l'entretien d'autres lignes.