A l’hôpital de Péronne, une femme de 32 ans a occupé le poste de cadre infirmière pendant neuf mois. Elle comparaît jeudi devant le tribunal correctionnel d’Amiens pour usurpation de titre et exercice illégal.
« Nous avons vite compris qu’elle n’était pas très compétente. Mais de là à imaginer un tel mensonge ! »
Régine Deplanque, directrice de l’hôpital de Péronne, se dit «désabusée ».
De janvier à septembre 2017, Adeline L.* a exercé en tant que cadre infirmière à l’hôpital de Péronne. Le tout, sans aucun diplôme !
Selon nos sources, la jeune femme n’aurait opéré aucun acte médical pendant neuf mois, aucune prise de sang, aucune piqûre. Par ailleurs, elle se révélait également peu efficace dans sa mission de cadre:
« Elle était censée gérer une équipe, organiser les soins, mettre en place les plannings, se rappelle la directrice. Mais on a vite vu qu’elle manquait d’autonomie. Ses collègues étaient toujours obligés de repasser derrière elle. A plusieurs reprises, nous avons même procédé à des recadrages. Sans résultats ».
Alertée, la direction commence alors à vérifier ses références. « En août, nous avons examiné ses diplômes de cadre et d’infirmière. C’est là que nous avons découvert le pot aux roses. Tout était faux !» ajoute Régine Delplanque.
Immédiatement l’hôpital décide de suspendre et de licencier la faussaire.
« Je ne veux pas nuire à cette personne, glisse la directrice. Je veux simplement protéger l’hôpital et ses patients ».
Même déconvenue du côté de la maison de retraite d’Ercheu, où la prévenue a également officié.
Du bout des lèvres, la directrice de l’établissement nous confirme qu’Adeline L. a bien travaillé quelques mois à La Rivière Bleue. « Mais nous nous en sommes séparé rapidement », précise Armelle de Fourchambault.
Placée sous contrôle judiciaire depuis le 14 septembre dernier, la trentenaire comparaitra jeudi devant le tribunal correctionnel d’Amiens.
Elle est notamment poursuivie pour exercice illégal de la profession d’infirmier, usurpation de titre et usage de faux document administratif.
Les deux établissements de santé, qui ont porté plainte, seront représentés par leurs avocats lors du procès.
Une fois l’enquête terminée, ce sera alors au juge de déterminer si le manque de compétence de la prévenue a pu avoir un impact sur la santé des patients.
* (NDLR: le prénom a été changé)