L'activité paquebot de croisière devrait exploser sur les fleuves d'ici 10 ans. Un enjeu de taille pour les Voies Navigables de France qui vont devoir gérer cette densité sur le canal du Midi, déjà saturé l'été vers Carcassonne.
Naviguer lentement et accoster pour des visites les fait plus rêver que lézarder sur une plage: le nombre de passagers des croisières fluviales en France a cru de plus de 50% depuis 2006, et les familles s'y mettent.
Les touristes allemands ou anglo-saxons sont accros aux croisières fluviales, mais les Français, qui représentent 40% de la clientèle, gagnent du terrain.
Sur l'ensemble du tourisme fluvial, "le secteur le plus en croissance est celui des paquebots fluviaux. Les Français sont de plus en plus intéressés", confirme
Ségolène Ricart, attachée au développement du tourisme chez Voies navigables de France (VNF).
Entre 2006 et 2013, le nombre de passagers annuels des paquebots fluviaux sur les voies d'eau françaises est passé de 145.000 à 222.850. Aujourd'hui, selon les principales compagnies spécialistes du genre, les passagers recherchent un niveau de confort élevé et un rythme de découverte peu stressant. Pour séduire cette nouvelle clientèle, les croisiéristes doivent donc rénover leurs bateaux et proposer plus de confort, avec des cabines plus grandes, quitte à diminuer la capacité en passagers.
Et si les retraités représentent toujours une part importante de ces touristes fluviaux, les professionnels cherchent à attirer une clientèle plus jeune. Les offres "familles" se développent dans les différentes compagnies, avec des activités adaptées aux enfants, parfois même des mini-clubs.
La France compte 8.500 kilomètres de voies d'eau navigables, ce qui en fait le long réseau fluvial d'Europe. La navigation touristique fluviale, qu'elle soit collective ou individuelle, transport 10 millions de passagers par an, pour un chiffre d'affaires de 350 millions d'euros.
8.500 kilomètres de voies d'eau navigables
Chaque année, l'ensemble des passagers d'un seul paquebot dépense 1,2 million d'euros, dont 29% pendant la croisière, notamment lors des escales.
Celles-ci, précise VNF dans une étude sur les paquebots fluviaux, "lorsqu'elles font l'objet d'une politique volontariste de la part des villes, collectivités locales et ports, (...) sont un vecteur essentiel de dynamisme et de retombées pour un territoire".
Ségolène Ricart dit avoir "la certitude que l'activité paquebot va continuer à se développer massivement. Dans 10 ans, l'activité paquebot aura atteint son apogée". Avec un enjeu de taille pour VNF: gérer cette densité, pour "que ça ne génére pas de conflit d'usage. Le Canal du Midi est saturé l'été vers Carcassonne".