Le festival international du photojournalisme "Visa pour l'image", qui se tient chaque année à Perpignan, va être prolongé par la création, dans la ville, d'un Centre international du photojournalisme, ont annoncé ses organisateurs mardi. Il ouvrira en septembre, pour l'édition de Visa 2015.
Ce centre, qui ouvrira en septembre dans le couvent des Minimes, lors de la 27e édition du festival, accueillera des fonds de photojournalistes du monde entier "à des fins culturelles, d'éducation et d'information", a indiqué le président du festival, Jean-Paul Griolet, lors d'une conférence de presse.
L'édition 2015 de "Visa pour l'image", qui se tiendra du 29 août au 13 septembre
Elle comprendra comme chaque année de nombreuses expositions, consacrées notamment à Mohamed Abdiwahab (AFP) pour un reportage sur "la Somalie broyée", Lynsey Addario (Getty) pour un sujet sur les réfugiés syriens, Daniel Berehulak (Getty) qui a suivi l'épidémie d'Ebola. Seront présentés également les clichés d'Arnaud Baumann et Xavier Lambours sur la bande d'Hara Kiri, ancêtre de Charlie Hebdo, les mères ados photographiées par Vivianne Dalles, un sujet d'Andres Kudacki (AP) sur les victimes de la crise du logement en Espagne ou encore les photos de guerre de Bülent Kilic (AFP) en Ukraine, Turquie et Syrie.
Le festival a par ailleurs décidé de supprimer l'exposition qu'il consacrait chaque année aux lauréats du World Press Photo (WPP), le prestigieux concours mondial de photographie de presse.
Une décision liée à l'attribution par le WPP d'un premier prix au photographe italien Giovanni Troilo, prix ensuite retiré car son reportage sur la ville de Charleroi avait été "bidonné, monté de toutes pièces", ce que le WPP n'a "pas voulu admettre", a commenté le directeur de Visa pour l'image, Jean-François Leroy.
Il a aussi critiqué le prix de la "photo de l'année" du WPP 2014 -- un cliché sur un couple homosexuel en Russie-- , une "image d'illustration" plutôt qu'une photo de presse, selon M. Leroy. "Nous ne nous reconnaissons plus dans le World Press Photo", a-t-il conclu.
"Visa pour l'image", doté cette année d'un budget de 1,2 million d'euros, fournis par des partenaires privés, la ville de Perpignan et le ministère de la Culture, prime des reportages photo proposés par des photographes du monde entier, qui, dans leur immense majorité (90%), n'ont jamais été publiés, la presse consacrant de moins en moins de moyens aux photoreportages. "Nous avons déjà reçu 4.000 propositions", ont précisé les organisateurs.
Reportage F3 LR / D.Bérhault et A.Sabatier