Depuis le début de son procès en appel, à huis clos, lundi, devant les assises de Riom, le meurtrier présumé d'Agnès Marin, jeune pensionnaire d'un collège privé de Haute-Loire retrouvée brûlée en 2011, se livre pour la première fois sur ses actes, jusqu'à embarrasser sa défense.

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Terré dans son mutisme en première instance, le jeune Gardois Matthieu avait été condamné à la perpétuité.

Aujourd'hui âgé de 20 ans, il a choisi "de s'expliquer" à ce nouveau procès "avec, dit-il, sincérité", ont déclaré mercredi ses avocates, Mes Joëlle Diez et Isabelle Mimran.

Mardi, la journée a été consacrée aux faits concernant Julie, sa première victime violée dans le Gard un an avant le meurtre d'Agnès. Selon l'avocat de la famille Marin, Me Francis Szpiner, l'accusé a expliqué "que tout ce qu'il avait dit jusqu'à présent était mensonger, qu'il avait agi à l'encontre de Julie par haine, même si elle ne l'avait jamais humilié ni rejeté. Il a dit aussi avoir pris du plaisir à la faire souffrir".

Le président de la cour Noël Picco pousse l'accusé "dans ses retranchements", estime l'avocate de Julie, Me Valérie Devèze-Fabre, qui a souligné mercredi avoir "de sérieux doutes sur la sincérité de Matthieu".

Se retranchant derrière le huis clos ordonné lundi par le président de la cour, les avocates de l'accusé ne disent pas grand-chose des débats, concédant à demi-mot des "maladresses" de la part de leur client. Ce dernier avait déjà stupéfié la cour lundi soir en se disant satisfait de sa peine prononcée en première instance, avant de se rétracter et de réclamer plus de soins.

"Matthieu est un garçon qui nécessite des soins psychiatriques, qui est en train de suivre des traitements très lourds tant au plan médicamenteux que de la psychothérapie", avaient alors souligné ses conseils, pas certaines que l'accusé puisse s'exprimer de manière cohérente.

Le concours de l'accusé apparaît comme indispensable s'il veut espérer une reconsidération de sa peine: la réclusion criminelle a perpétuité. "C'est une peine qui n'a jamais été prononcée pour un mineur, en France, à l'exception d'un cas qui était celui de Patrick Dils, il a fait ensuite l'objet d'un procès révision et a finalement été acquitté", dit Me Isabelle Mimram bien décidée à montrer son client sous un autre visage.

Frédéric Marin, le père d'Agnès : "Agnès a été assassinée et elle a tort"

Le procès en appel de Matthieu, le meurtrier présumé d'Agnès Marin, se déroule finalement sous le régime de la "publicité restreinte". En d'autres termes, la salle d'audience de la cour d'assises pour mineurs de Riom sera fermée à toutes personnes étrangères au procès.

A l'annonce de la décision de la cour, Me Francis Szpiner qui défend les intérêts de la famille Marin, a crié au scandale. "La justice a décidé de couvrir les errements qu'elle a commis", a-t-il dit, "il y a une incapacité chez certains magistrats de tirer les leçons et, si parfois il y a une défiance envers la justice, c'est parce que la justice sait y prêter la main en étant rendue dans la clandestinité".

Je trouve consternant que dans la mesure où l'ensemble des parties ne s'opposaient pas à la publicité des débats, on ne laisse pas tous ceux qui nous regardent se faire une opinion. Frédéric Marin.




Rappel des faits
Le 18 novembre 2011, le corps carbonisé d'Agnès Marin, 13 ans, élève de troisième au collège-lycée Cévenol, établissement privé du Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, est retrouvé dans une forêt sur les indications de Matthieu, un jeune Gardois, placé la veille en garde à vue.

Outre des violences sexuelles, l'autopsie avait révélé 17 coups de couteau. La jeune victime est morte deux jours plus tôt.

Matthieu avait rejoint le collège Cévenol dans le cadre d'un contrôle judiciaire strict après quatre mois de détention provisoire pour le viol d'une camarade de 15 ans, dans le Gard, un an plus tôt.
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